Disperse - Living Mirrors
Sorti le: 08/05/2013
Par Florent Canepa
Label: Season of Mist
Site: www.facebook.com/disperseofficial
Découverts en première partie de leurs compatriotes Riverside, Disperse propose aujourd’hui un second album que l’on n’a pas trop envie de limiter au désormais genre à part entière appelé djent. Ultra mature et sophistiqué, le groupe polonais cite dans ses influences Cynic pour l’amour de la syncope bien sûr mais aussi Toto pour les plaisirs mélodiques.
Une touche électronique vient enrichir des ambiances très aériennes (« Message from Atlantis », une des grandes réussites de l’album malgré sa fin abrupte) ce qui fait que le digital n’entache jamais le propos. Parfois difficiles à suivre dans leur cheminement, les morceaux enveloppent néanmoins l’auditeur de leur puissante production, pas si éloignée – toute raison gardée – d’un Devin Townsend. On peut évidemment reprocher au groupe polonais le léger abus dans la multiplication des interludes. Une certaine lassitude s’installera aussi chez les auditeurs moins réceptifs au genre car certains titres, dont la plus longue pièce de clôture, naviguent dans les mêmes eaux et n’apportent peut-être pas à chaque fois le degré de surprise attendu. Effectivement ici, on ne se disperse pas !
La brutalité inhérente à certains titres (« Unbroken shiver ») est remise en perspective ça et là par une douceur au clavier ou par un chant très accessible et toujours clair, parfois agrémenté d’un vocoder utilisé avec parcimonie. Autant dire donc que l’élégance est de mise, en particulier sur les différentes parties de guitares (assurées par le seul Jakub Żytecki) toujours fantastiquement exécutées, au gré des rythmiques saturées brutes et des arpèges texturés, même lorsque ceux-ci rappellent des ambiances rétro entendues chez U2 ou Marillion (pour lequel le groupe a ouvert) dans les années quatre-vingts. « Butoh » va même jusqu’au jazz et on comprend alors comment le jeu de Steve Lukather a influencé le groupe. En résumé, une très jolie confirmation et un groupe que l’on suivra à coup sûr !