The Sunpilots - King of Sugarcoated Tongues
Sorti le: 06/05/2012
Par Florent Canepa
Label: Honeytrap Records
Site: www.thesunpilots.com
Il y a peu, vous avez eu l’occasion de découvrir dans ces pages le panel impressionnant des groupes de rock progressif australiens, grâce à un dossier fourni et appétissant. Penchons-nous donc sur le cas Sunpilots, qui en sont aujourd’hui à leur deuxième album, après un Living Receiver, plutôt bien accueilli, à grand renfort de presse (indé quand même…) et de prix.
Le groupe originaire de Sydney est un peu passé du rock à un genre progressif, le qualificatif étant d’abord employé pour définir la durée plus conséquente des titres. Le traité également diffère, puisque l’album forme une histoire suivie, sur fond d’anticipation apocalyptique, ouvrant la voie à une réflexion sur un nouveau monde. Fondamentalement, on se retrouve finalement plus proche de Muse « light », même si Pain of Salvation n’est pas loin (« Rain », un peu comme « King of Loss »…).
Autoproduit, l’album n’a pas totalement à rougir d’un quelconque « maltraitement » de ses auteurs. La chaleur globale compense, en particulier grâce au chant, les insuffisances cosmétiques (beaucoup de passages guitare méritaient certainement un traitement plus approfondi pour nourrir les ambiances). Peu importe, King of sugarcoated tongues affirme, téméraire, sa soif d’emphases opératiques. Même son ouverture et sa clôture, qui commencent très pop, n’en restent pas là. Et Saj, le chanteur d’origine sri lankaise ne fait pas tout le temps penser au bellâtre Bellamy (« Sex and TV »). C’est un Jeff Buckley moins fragile qui vient parfois s’inviter à la table vocale.
Alors qu’est-ce qui cloche fondamentalement ? Les rares incertitudes de Saj dans les aigüs ? Les riffs souvent fluets (aïe, ça pique sur les solos du morceau-titre album et pas seulement)? Tout ça, oui, mais aussi le fait qu’il provoque chez son auditeur un sympathique clin d’oeil. Pas forcément l’admiration sans borne face à une oeuvre solaire. Honnêtement, il n’est pas indécent de s’en contenter. Evitez de croiser « The Captain » cependant, il a tendance à s’éterniser péniblement.