Trettioariga Kriget - Efter Efter

Au cœur du paysage souvent trouble des groupes de rock progressif, les Suédois de Trettioariga Kriget font figure d’exception. Avec très peu de changements de personnel depuis leur apparition, la formation de Stephan Fredin étonne par une constance se manifestant aussi à travers sa musique, qui à l’image du line-up du groupe est restée coincée dans les années soixante-dix.

Ainsi Efter Efter joue à fond la carte de la nostalgie, et ce avec une efficacité stupéfiante. Sans aucun doute dépassés techniquement par la nouvelle génération, Trettioariga Kriget, en vieux sages avancent leurs qualités premières et laissent le soin d’innover aux jeunes impétrants qui eux, essaient en vain de glaner un centième de leur gloire. Guitares aériennes, mélodies claires, et surtout vagues de mellotron VSOP vieillies en fût trente-cinq ans minimum(« Tavlan ») viennent rappeler l’évidence d’une démarche artistique qui a fait ses preuves. Et si rien n’évolue vraiment, tout reste impeccable, les airs limpides et un rien naïfs rappellent Zamla Mammaz Manna, la guitare épurée à son maximum séduit instinctivement (« Barnet ») en laissant volontiers de côté la démonstration technique ou les solos interminables et stériles. Bref, Trettioariga Kriget touche en plein son cœur de cible. On aura sans doute l’impression étrange qu’ils pourraient continuer ainsi encore quarante autres années, mais est-ce le plus important ? Gentiment désuet pour certains, indispensable pour de nombreux autres qui au-delà de la simple nostalgie, cultivent le goût de la musique bien écrite et bien jouée, Efter Efter trouvera immanquablement son fidèle public, et pourrait même ramener aux sources quelques oreilles curieuses.