K.Schulze & Lisa Gerrard - Farscape

Voici venu le temps de l’ambiant et des chants… Deux grandes figures musicales se rassemblent enfin : Klaus Schulze, grand pape de l’electro-ambiant, co-fondateur de Tangerine Dream, et Lisa Gerrard, co-fondatrice de Dead Can Dance et musicienne à la carrière solo riche de musiques de film. Deux icônes de mouvements musicaux se recouvrant par moment se retrouvent sur ce double album. Farscape, c’est une aventure de deux heures et demi en sept titres, suivant le parcours d’un ange dans un nuage cotonneux. 

Mais que le décollage tarde… Chaque morceau dure environ vingt minutes et ne s’anime vraiment que le premier quart passé. Les deux acolytes d’un moment sont cependant au sommet de leur art. Schulze délivre les nappes de claviers dont il raffole tant, au service de progressions d’accords très lentes, mais peine à se renouveler et fait parfois penser à du… Deep Forest. L’ambiant est certes un style qui se veut planant, mais ici, l’auditeur est menacé d’assoupissement au bout de quelques minutes. Quant à Lisa Gerrard, elle se livre ici à son exercice favori depuis de nombreuses années : l’improvisation vocale. L’organe de la dame est certes particulièrement joli et expérimenté, mais l’absence de véritable ligne de chant mélodique et de syllabes toniques, voire de véritable langage – ou l’insignifiance et la transparence de certains thèmes – sur une grande partie de l’œuvre, participe aussi de la somnolence du plus persévérant des admirateurs.

L’ensemble était pourtant original malgré les parties très classiques de chacun des membres de ce projet. Mais la fusion de ces deux mondes pourtant proches ne fonctionne pas : Farscapese voulait ambitieux, il tombe dans les errements de nombreux projets du même acabit, piétinant les traces de leurs ainés. En somme, il s’agit d’un disque très apaisant, voire trop, et qui ne renouvelle absolument pas le genre.