Newbreed - Child of the Sun

Sorti le: 01/07/2008

Par Guillaume Beauvois

Label: Insanity Records

Site: www.newbreed.republika.pl

La Pologne, l’autre pays du metal progressif, a engendré un énième groupe mêlant mélancolie, brutalité et technicité. Mais l’originalité est-elle au rendez-vous ? 

Un des fers de lance de ce pays de l’Est est Riverside. On ne peut donc éviter de faire la comparaison avec ce frère d’armes, qui en est pourtant à son quatrième album. Ce qui surprend à la première écoute est justement la grande mélancolie qui imprègne l’ensemble du disque, comme le Rapid Eye Movement de son confrère. Les arrangements se font assez ressemblants aussi. On sent de grandes influences communes. Mais ce qui sépare totalement ces deux groupes, c’est la brutalité des guitares électriques de Child of the Sun et leur alternance avec de nombreux passages électro-acoustiques. En cela, Newbreed s’approche plus d’Opeth ou d’Anathema. 

En grands ferrailleurs du metal progressif, les quatre instrumentistes de Newbreed ne pouvaient pas faire des morceaux d’une longueur radiophonique. Hormis une ballade acoustique, « Innocence », très courte, fort heureusement, car elle n’ajoute rien à l’album et montre les faiblesses du chant de Tomasz Wolonciej, toutes les chansons font plus de sept minutes. Ce sont de grandes plages sonores dans lesquelles l’auditeur se retrouve bercé par un flot sombre empli de spleen agité de turbulences métalliques lourdes. Une chanson comme « Green Hill Top », montre l’aisance qu’ont ces quatre Polonais à mêler des guitares acérées et pesantes, une base rythmique carrée et variée, des mélodies bien trouvées, et des passages clairs plus atmosphériques. Bref, on sent qu’il y a un gros potentiel. Mais…

Malgré de très grandes qualités et une certaine forme d’originalité, et même avec d’aussi bonnes influences que sont Opeth, Anathema ou parfois Meshuggah, on ne vibre pas vraiment à l’écoute de ce Child of The Sun; et cela est fort dommage. Une lassitude certaine s’empare assez rapidement de l’auditeur : une trop grande impression de déjà entendu peut-être, ou alors la présence importante de passages familiers pour tout amateur de metal progressif. Plus que la mélancolie, c’est un sentiment d’ennui que transmet ce disque qui s’annonçait prometteur.