The Flower Kings - Space Revolver
Sorti le: 30/09/2002
Par Florian Gonfreville
Label: Inside Out
Site: www.theflowerkings.com
L’été 2000 était bien pourvu en nouveaux albums : deux groupes phares du rock progressif actuel ont sorti le leur, Spock’s Beard fin août, et The Flower Kings en juillet. Et pour une fois de la part des Suédois, il s’agit d’un CD simple ! La concision est relative cependant, le disque contient plus de 76 minutes de musique !
Pour qui connaît déjà les Kings, Space Revolver ne dépaysera pas outre mesure : même finesse, même richesse d’influences parfaitement digérées (en vrac : Genesis, les Beatles, King Crimson, Yes, Cream…), et mêmes morceaux fleuves avec harmonies vocales, arrangements léchés et nombreux changements de tempos. Néanmoins, appréhender cet album demande plus d’écoutes qu’à l’accoutumée. En effet, la formation du prolifique Roine Stolt a finement innové, élargissant ses influences au jazz rock et aux délires à la Zappa, et ose des rythmiques beaucoup plus dures qu’auparavant. On se retrouve ainsi avec des phénomènes intéressants : l’instrumental de huit minutes « Rumble Fish Twist » où Jonas Reingold, remplaçant du frère de Roine à la basse, fait briller sa fretless et sa technique en mêlant jazz rock débridé et rock progressif planant. On trouve aussi un surprenant mid-tempo (« Underdog ») aux sonorités celtiques (cornemuse et guitar-slide) donnant une majestueuse dimension à ce titre au refrain fort.
Cependant, pour les puristes, cet album comporte des défauts mineurs consécutifs à cette trop grande richesse : les morceaux sont trop inégaux. Même si certaines ballades sont réussies (la joyeuse « Chicken Farmer Song », qui rappelle très fortement Yes), on ne peut que déplorer la naïveté de « You Don’t Know What You’ve Got » ainsi que la juxtaposition sans queue ni tête des différents passages de « Slave To Money », trop courte pour supporter un tel exercice. Et que dire de « Dream On Dreamer » et de ses deux minutes, calées entre le somptueux titre d’ouverture et l’instrumental précédemment évoqué, dont on ne saisit pas la nécessité à cette place ? Ce manque flagrant d’unité contribue à dérouter l’auditeur, alors que la quasi-totalité des titres, pris séparément, reflète le niveau habituel des Suédois. Las, voilà un soucis que l’on retrouve et retrouvera régulièrement dans leur discographie !
On notera pour finir que la production est extrêmement soignée et, cerise sur le gâteau, InsideOut sort l’album en édition limitée au format digibook (32 pages couleur de grande qualité), ce qui, au vu de la qualité de l’illustration, constitue un plus !