Franck Carducci - ODDITY
Sorti le: 22/12/2011
Par Pierre Wawrzyniak
Label: Autoproduction
Site: www.franckcarducci.com
La musique de Franck Carducci se situe au point triple entre rock progressif symphonique, pop des seventies et neo-prog. Multi-instrumentiste francophone chevronné officiant dans de nombreuses formations, l’homme émigre en Hollande. C’est à l’occasion d’une Convention organisée par l’association Genesis France que Franck a l’honneur d’ouvrir le show de Steve Hackett.
Tout s’emballe alors dans la carrière progressive du monsieur : Hackett le complimente. Il n’en faut pas plus à l’artiste pour enregistrer et autoproduire son premier album : ODDITY. Véritable déclaration d’amour au genre, le disque est une petite pépite d’efficacité, extrêmement bien jouée et arrangée, qui fera flamboyer des lueurs interdites dans nos oreilles de patriotes trop souvent déçues. Par ailleurs, notons la présence de John Hackett à la flûte sur une piste, un featuring loin d’être passé inaperçu.
Composé de quatre epics et d’un divertissement folklorique, ODDITY est un album qui en donne pour son argent. C’est l’essence même de la luxuriance cosmique des années soixante-dix qui est captée sur « Achilles », pièce d’ouverture digne, qui réussit une synthèse d’arrangements efficaces extirpés des fleurons du genre. Cependant, chez Carducci, l’hyper-référenciation (Floyd, Rush, Genesis, Jethro Tull, Steve Hackett…) est une force créatrice d’un matériau cohérent, substance sonique stable à même de véhiculer les émotions. En somme, voici l’exact inverse de la démarche actuelle de The Watch et autres groupes infatués à la normalisation du progressif !
Par ses savoureux arpèges de guitares, ses nappes de mellotrons, son chant habité, ses interventions de guitare en solo pertinentes et l’utilisation de claviers au son hérité de Tony Banks, Carducci nous emmène dans un bien beau voyage. Pas péteux pour un sou et réalisé avec les tripes, ODDITY mérite un coup de projecteur : voici l’album de prog symphonique francophone que l’on attendait.