Textures - Dualism
Sorti le: 02/10/2011
Par Aleksandr Lézy
Label: Nuclear Blast
Site: www.texturesband.com
Au moment même où Eric Kalsbeek donnait l’impression de s’être totalement acclimaté à l’univers de Textures, après les très réussis Drawing Circles et Silhouettes, voilà que l’Imperator quitte le paquebot. Le « Hollandais volant » avait su apporter sa puissance et sa sensibilité vocale à un groupe en plein épanouissement musical : rendons-lui donc hommage par ces quelques compliments et… demandons-lui par la même occasion de revenir …
Remplacé par Daniël de Jongh, dorénavant ex-chanteur de CiLiCe, Eric laisse à son successeur une empreinte et par la même occasion sa signature vocale. Parfois bluffant de similitude dans certaines mélodies, de Jongh peine, par un manque de puissance dans les différents registres foulés, à égaler son prédécesseur. Mais il ne s’agit pas de lui jeter complètement la pierre, car il n’est pas le seul fautif. De fait, Textures sombre, de manière générale.
Ce genre d’altération survient communément lorsqu’une formation change de maison de disques (ici, passage de Listenable Records à Nuclear Blast), ou se sépare de certains membres du groupe (Kalsbeek ayant été suivi du claviériste Richard Rietdijk, remplacé par le très discret Uri Dijk). Textures, en cumulant les deux difficultés, a simplifié sa musique en consacrant plus de temps aux mélodies qu’aux rythmes, qui étaient pourtant l’une de leurs fascinantes qualités. Les guitares s’attardent sur des riffs insignifiants dans la première partie du disque et il faut attendre les cinq derniers titres pour qu’un regain d’énergie fasse réapparaître l’identité du groupe. Mais globalement, les idées sont loin d’être lumineuses, les mélodies peu accrocheuses et les ambiances usées : triste constat.
Si le metal progressif des Néerlandais de Tilburg souffre d’un manque certain d’originalité, ce n’est certainement pas dû à un manque de capacités. Dans un effort de renouvellement et d’ouverture probable à un public plus important de par sa nouvelle signature qui devrait lui offrir une exposition mondiale colossale, Textures a revu sa copie mais n’a pas su mettre en avant les points forts de sa créativité. Essai manqué, regrettable mais réparable… pour l’instant.