Dredg - Chuckles and Mr Squeezy
Sorti le: 22/07/2011
Par Renaud Besse Bourdier
Label: Superball
Site: www.dredg.com
Dredg fait partie de ces groupes qui refusent la stagnation et changent de visage à chaque nouvelle production. Depuis leur premier album, Leitmotif, au son grinçant et survolté, leur musique a évolué pour s’adoucir sans pour autant perdre de sa superbe, comme en témoigne le superbe et indétrônable Catch Without Arms. Le disque suivant, The Parriah, The Parrot, The Delusion, bien que légèrement inférieur, continuait brillamment sur la même lancée. C’est pourquoi la dernière sortie des Américains est attendue au tournant…
Malheureusement, l’album est indéniablement raté. Chuckles and Mr Squeezy a le mérite de faire évoluer le son du groupe en incorporant des éléments pop-electro, mais qui restent terriblement mal exploités. Les deux premiers titres « Another Tribe » et « Upon Returning » ne sont pas désagréables en tant que tels, mais c’est dans la qualité de la composition que le bât blesse, et non dans le son. Le groupe a beau avoir une nouvelle approche, cela ne suffit pas pour produire un contenu musical de qualité. Un conseil aux plus passionnés : mieux vaut éviter d’écouter l’album en entier, ne serait-ce que pour s’épargner l’horreur de l’avant-dernière piste, « Where I’ll End Up », un mélange abject entre Coldplay et U2.
Deux morceaux peuvent cependant être sauvés. « The Thought Of Losing You » est mélodieux et entraînant, de la pop comme Dredg a su faire autrefois. Le second, « The Ornament » est brillamment planant, au point qu’il aurait pu figurer sur l’album Bug Eyes… sauf qu’il y était effectivement déjà ! En effet, les auditeurs attentifs le remarqueront sans doute : le thème de ce morceau, qui était déjà présent sur le live sorti en 2006, est en fait développé à partir de la partie finale de « Matroshka ».
De fait, un mot pourrait résumer ce dernier album : frustrant. Alors que le groupe a la capacité de créer une bombe avec originalité, toute sa richesse musicale semble avoir disparu. Finalement, Dredg est devenu un vrai groupe de musique alternative : d’abord ça passe, maintenant ça ne passe plus.