Devin Townsend Project - Ghost
Sorti le: 16/06/2011
Par Maxime Delorme
Label: Inside Out / Hevy Devy Records
Site: www.hevydevy.com
Après la vague déferlante de Deconstruction, le fabuleux paysage nuageux du Devin Townsend Project est dégagé par le vent frais de Ghost, quatrième et dernier album du projet. Les plages orchestrales particulièrement violentes laissent place à une musique éthérée, calme et belle. Et bien que la description ressemble particulièrement au premier album du projet (Ki), ce que le Canadien propose ici est bel et bien différent. Si l’on devait comparer cet album aux précédents, on pourrait le résumer à un savant mélange de Ki et d’Addicted, mais en vérité, c’est tellement plus ! Devin Townsend propose ainsi douze pistes atmosphériques alliant la diversité qu’on lui connait à des envolées mélodiques hors normes. Iil eut été impossibleaux habitués du personnage de douter de sa capacité à donner naissance à un tel album, et pourtant, il s’agit bien d’un disque dépassant les attentes.
Les multiples instruments se mélangent avec brio, produisant ainsi une texture sonore proche de ce que laisse attendre la pochette : des couleurs et de la douceur. Les flûtes de Kat Epple alliées aux banjos ; la voix sublimée de Townsend et de la mystérieuse Katrina invitée pour l’album ; les ambiances électroniques étranges mais douces : tout est fait pour évoquer cette idée de tendresse, de chaleur. Il faut avouer que le résultat, inimaginable il y a encore quelques années lorsque Devin Townsend consacrait toute son énergie à se battre contre lui-même, est admirablement réussi ! On se surprend à planer dès les premières notes de « Fly », et le voyage ne s’arrête qu’à la fin de la dernière piste.
Pari tenu pour le Canadien qui affirmait bien avant sa sortie qu’il s’agirait de l’album « le plus mélodieux et le plus beau » qu’il ait jamais composé. Pour autant, tout n’est pas parfait. Les amoureux de la puissance du chant de Townsend seront sans doute déçus du manque de pêche des différents titres. Pas de guitares saturées ni de doubles pédales non plus. La dynamique d’ensemble en souffre particulièrement, et l’on pourra reprocher à cet album d’être trop plat. Un peu plus gênant, il arrive que certaines pistes rappellent des morceaux enregistrés il y a déjà plusieurs années : c’est notamment le cas d’un « Texada » qui n’est pas sans rappeler les passages les moins énervés de Synchestra.
Pour autant, ne cherchons pas la petite bête ! L’objectif était de présenter un disque calme, en marge de Deconstruction et s’inscrivant parfaitement dans le projet de quatre albums. Sur ce plan, Ghost est une réelle réussite et il est impossible qu’il déçoive les auditeurs avertis de ses prétentions !