Steve Hackett - Genesis Revisited part II

Sorti le: 05/11/2012

Par Florent Canepa

Label: Inside Out / EMI

Site: www.hackettsongs.com

Steve Hackett n’a plus rien à prouver. Auréolé de son accession récente au titre amplement mérité d’icône du Rock and Roll of Fame, le guitariste taille sa route avec une profusion qui démontre à chaque étape l’heureuse décision du voyage en solitaire.

Gargantuesque, Genesis Revisited part II l’est car pas peu fier d’être la deuxième partie d’un album hommage à son groupe d’origine datant de 1996, il se présente sous la forme d’un double. Steve Hackett, tel le génial et prodigue Robert Wyatt, a son univers bien à lui. Le temps se fige pour l’homme qui a vu défiler les décennies du rock, qu’il place ça et là avec amour. « Supper’s ready » avec ses airs d’« Incommunicado » forme un cabaret ludique. La simplicité mélodique s’installe (« Fly On A Windshield »). L’énergie des premiers jours irradie (« The Musical Box »), quand l’ombre de Genesis plane doucement, mêlé à ce que le guitariste sait faire de mieux en termes d’ambiances. Le décor est planté. Nous sommes en réalité au début des années soixante-dix et Genesis s’éveille. Méli-mélo de félicités lyriques et de progressif originel, l’album se pose comme une relecture du passé. Un passé plus assumé encore, plus réaliste comme l’a souhaité son auteur, qui accompagné de son comparse Roger King a lustré les chromes pour obtenir une production à l’ancienne. Quelques claviers fantômatiques d’une autre ère (« In that quiet earth ») viennent amplifier ce voyage temporel. Crédible de par le pedigree même de son instigateur, le projet se dévore avec la gourmandise du fervent.

Même s’il est difficile de trouver son chemin tant l’oeuvre est dense, on sait d’ores et déjà que Steve Hackett saura puiser dans le psychédélisme quand il le faut. La pléïade d’invités (Steve Wilson, Mikael Akerfeldt, Neal Morse, John Wetton sur le très inspiré « Afterglow », Steve Rothery ou Roine Stolt, excusez du peu…) rend la fête un peu exceptionnelle. Acoustiquement, on peut rêver les yeux ouverts (« Ripples »). Même si les mélodies sont moins ancrées que les impressions, la durée très variable des morceaux, la trame instrumentale forment une route sinueuse mais orchestrée. Il ne nous reste qu’à nous perdre, en toute confiance.