Yôkaï - Sentinelle

Les Yôkaï sont des esprits du folklore japonais, des êtres surnaturels plutôt malicieux dont l’octuor bruxellois a décidé de reprendre le nom. Formé il y a une dizaine d’années, ce dernier, après un premier EP en 2015, a sorti en 2019 un solide album éponyme qui mêle adroitement jazz, rock psychédélique et discrètes teintes world, ainsi qu’une grosse louchée d’improvisation.

Dans la droite ligne de son prédécesseur, ce second EP propose quatre titres sous-tendus par des motifs répétitifs qui renforcent le magnétisme de l’ensemble. La narration cinématographique (en particulier sur « Sentinelle » et « Désir chimique ») et le travail important réalisé sur l’identité sonore n’est pas sans rappeler des groupes comme Tonbruket ou Atomic Ape. Par ailleurs, quelques accents éthio-jazz font leur apparition, en témoignent les rythmes chaloupés et le saxophone faussement nonchalant d’« Entre les roseaux ». Yôkaï développe encore un peu plus ici une personnalité propre déjà très marquée.

Pour qui ignore l’existence du combo belge (sans jeu de mots), Sentinelle est donc l’ambassadeur idéal : avenant et convaincant. Ces dix-sept minutes hypnotiques sont aussi le moyen de prendre son mal en patience en attendant l’album à paraître à l’automne.