3 Dreams Never Dreamt - Another Vivid Detail

Si vous êtes encore émoustillés à l’idée de plonger dans un bain de métal progressif, quelque part entre Queensrÿche et Shadow Gallery, que les redites ne vous font pas peur et que globalement vous êtes d’humeur, alors oui, Another Vivid Detail retiendra peut-être votre attention. Second album des sympathiques Milanais de 3 Dreams Never Dreamt, il possède ce qu’il faut d’autodérision (l’intro de « The Ballad of the A. »), sans être non plus A.C.T. ou Freak Kitchen, et ce qu’il faut d’élégance pour ne pas sombrer dans le pastiche d’une époque.

Mieux, la légère ambiance doom des guitares et des riffs place le groupe sur un registre sensiblement différent lui permettant de développer une personnalité propre. Quelques riffs épiques ou arpèges cafardeux (respectivement sur « May » et « Save me from myself ») lorgneraient presque plus au nord mais, latin dans l’âme, le groupe ne sombre pas non plus dans une mélancolie profonde. Il se sert aussi de son chanteur / conteur pour redresser l’ambiance vers la Suède d’Yngwie Malmsteen plus que celle de Katatonia. Côté production, on est sur une forme basique, toutes guitares crunch en mode metal zone bien devant, mais sans le coffre des Américains du genre, Symphony X ou Dream Theater en tête. Au gré d’une voix féminine très The Gathering (« The Dance »), de mélodies qui grappillent chez Saga (troublant sur « The Antopodist ») et d’une imagerie commedia dell’arte, la petite troupe arrive à nous maintenir éveil et même en haleine.

Mais il faut bien l’avouer, Another Vivid Detail, gavé de références, restera une sorte de force réserviste dans un univers musical surexploité, qui a sans doute besoin d’un électrochoc franc pour se renouveler plus complètement.