Uncut - Blue

Originaire du Poitou et propulsé sur la Klonosphère, Uncut annonce la couleur dès le titre de son album ! Ce sera du blues, électrisé, décomplexé (comme il se plaît à l’annoncer) et (on ne peut leur enlever) maîtrisé. Sympathique et léger de prime abord, Uncut semble vouloir imprimer Deep Purple moderne ou Status Quo nucléarisé. N’allez pas chercher la lourdeur et la puissance d’un Clutch (parfois l’intention est là comme sur le véhément « Display »), c’est en effet plutôt auprès des vénérables ancêtres que nos amis Français aiment se blottir.

Seulement voilà… Même si le disque tourne sympathiquement sur nos platines et mue parfois ses titres vers des chemins un peu plus discursifs (« Bee Blues », en mode prog-blues) ou nous apporte son petit bonus (le saxophone exigeant de Pierre Renaud sur « Diplodocus »), l’écriture très basique de l’ensemble risque de calmer les ardeurs des auditeurs. Suite d’accords déjà vus, mélodies routinières, tombés très banals normalement réservés au live… Le blues ne se réinvente pas, il s’exprime juste à l’aune d’un heavy-rock bien balisé et parfois aux relents de grunge. On peut reconnaître l’énergie et la justesse du propos du trio, il nous en faudra un peu plus pour nous émouvoir plus pleinement. Le final flamboyant « The Trap » à la progression harmonique inspirée, mi-Mad Season, mi-Led Zep, mi-stoner (et oui cela fait trois moitiés, on aime !) nous donne sincèrement espoir.