– (2/6) : Interview de Mark Baston (PerfectProg.com)
Avant de rentrer dans le vif du sujet avec les interviews à venir de ToeHider Dead Letter Circus et The Butterfly Effect, nous avons contacté Mark Baston. Rédacteur pour perfectprog.com, Mark fait, en quelque sorte, figure de bible du rock progressif Made in Oz. Toujours à l’affut, il n’hésite pas, à travers différents biais, à faire découvrir de nouveaux talents. C’est avec plaisir qu’il a accepté pour Chromatique de peindre le portrait de la scène progressive australienne.
Chromatique : Mark, merci de nous accorder un peu de ton temps. Tu es évidemment obligé de passer par la case présentation auprès de nos lecteurs et également de leur parler de perfectprog.com.
Oui, ça me parait inévitable. Comme tu l’as dit, j’écris pour Perfectprog.com, site dirigé par Leonel Perez, dont l’amour pour les musiques progressives est sans égal. Ce site a comptabilisé jusqu’ici plus de trente millions de visites avec pour seul but de répandre la bonne parole du rock et du metal progressif !
Comment expliquer, toutes proportions gardées, cet engouement soudain pour les musiques progressives en Australie, un pays où la pop et la musique country se taillent la part du lion ? Peut-on parler d’un ras-le-bol partiel ou, à l’inverse, est-ce qu’un groupe comme Muse, qui touché vraiment le grand public, y contribue ?
Bien que grand par sa superficie, l’Australie ne compte que vingt millions d’habitants. Cependant il existe à Melbourne un noyau de fans dévoués et dans les autres Etats du pays également, même si c’est dans une moindre mesure. Nous commençons seulement aujourd’hui à voir émerger des promoteurs spécialisés dans le metal qui ont fait venir des groupes comme Dream Theater et Pain of Salvation. Gageons que cela perdure à l’avenir et qu’ils n’y voient pas de manque à gagner ou de risques financiers. Tu as cité Muse, je peux mentionner également Radiohead qui est très populaire ici en Oz. Il est clair qu’ils ont titillé la curiosité d’un grand nombre de personnes, au point de remettre le rock progressif au goût du jour. Pour ma part, je ne suis pas un grand fan des deux groupes.
Quel est, historiquement parlant, le premier groupe progressif australien ? Je te défends de citer AC/DC ! (rires)
Probablement Vanishing Point qui, toutes proportions gardées, a un gros noyau de fans à la fois ici et dans le reste du monde. Je pense aussi à Vauxdvhil et Voyager. Ces trois formations ont placé l’Australie sur la carte mondiale des musiques progressives. Hélas, aujourd’hui Vauxdvihl n’existe plus. Vanishing Point travaille actuellement à son nouvel album et Voyager tourne dans le pays actuellement.
Brisbane semble être décrite comme le berceau d’une scène progressive très active incluant notamment Dead Letter Circus, et The Butterfly Effect. Quandary est également originaire de cette ville mais on compte aussi d’autres ensembles comme The Third Ending, qui sont de Tasmanie et Unitopia qui viennent d’Adelaide, sans oublier Karnivool qui vient de Perth. Selon toi, quels sont les groupes à suivre, ceux qui ont un potentiel ?
Dans la catégorie jeunes talents, venant de Brisbane, on peut aussi mentionner Arcane et Caligula’s Horse. J’allais oublier Ofsofki qui est très influencé par Royal Hunt. Sinon on trouve aussi When Day Descends de Tasmanie, Hemina de Sydney. Cela bouge pas mal aussi à Melbourne où l’on trouve Fracture très inspiré par Zero Hour, Ne Obliviscaris qui verse plus dans un death metal progressif teinté de black et qui comprend un violoniste dans sa formation. Selon moi, ils ont un énorme potentiel, c’est sans doute le plus gros parmi tous les groupes que j’ai pu citer, tout comme ToeHider dont l’éminence grise, Mike Mills est pour moi, un vrai génie du genre.
Rares sont les déceptions, venant d’Australie, notamment dans le paysage rock. J’inclus volontairement la frange progressive, mais si on y regarde de plus près, quel est ton avis sur cette scène progressive et même mainstream australienne ? Quelques groupes progressifs se sont fait une place, comme the Butterfly Effect, Dead Letter Circus ou Karnivool et sur une scène plus mainstream, The Living End. Vois-tu en eux les successeurs de pionniers du genre comme Midnight Oil, INXS, les Baby Animals ou plus récemment Silverchair ?
Sincèrement, je ne pense pas que ceux que tu as cités arriveront à la stature de Midnight Oil, pour n’en citer qu’un. Non pas d’un point de vue qualitatif, mais c’est simplement parce qu’ils touchent une frange plus confidentielle et moins conventionnelle d’auditeurs.
On l’a dit plus haut, quelques groupes progressifs sont venus en Australie ces dernières années. As-tu un souhait quant à des groupes que tu aimerais voir débarquer en Oz ?
(Soupir) J’adorerais un jour pouvoir dire que j’ai vu Enchant et Lemur Voice sur scène. Je rêve secrètement de voir Sun Caged sur nos côtes, tout comme Zero Hour, Everon, Mind’s Eye & Ikuinen Kaamos. Mais je suis redescendu sur terre aussi vite que je me suis envolé (rires). Je ne m’attends bien évidemment pas à voir ces groupes venir ici, hélas.
Nous arrivons à la fin de cet entretien. Voudrais-tu dire un mot à nos lecteurs ?
J’espère un jour venir en France et pouvoir voir des groupes français. Vous ne le savez pas, mais il y en a quelques uns dont je suis fan, comme Lord of Mushrooms, Parallaxe et Carcariass ! Merci à vous de m’avoir accordé vos colonnes. J’invite tes lecteurs à visiter PerfectProg.com.