– Raismesfest 2006
FESTIVAL : RAISMESFEST 2006
Eh oui, Progressia et le Raismesfest, c’est une collaboration qui dure ! Et pour cette année, les (gentils) organisateurs du festival vous ont concocté une affiche éclectique qui a su rassembler des fans de tous horizons : l’éclectisme est le fil rouge de ce Raismesfest V9 puisqu’on a retrouvé des groupes de hard rock, de neo metal, de progressif… mais laissez-vous plutôt guider par ce compte-rendu qui nous a conduit au bout de la nuit. Première journée Fait assez rare pour être signalé, c’est avec un soleil radieux que s’ouvre le Raismesfest 2006. Un ciel clément, donc, sous lequel démarrent les hostilités avec les locaux de Marlyn’s. Rocker dans l’âme, ce groupe du 62 propose un hard rock un peu poussif qui lasse rapidement. Mais Marlyn’s n’en a cure : avec une telle banane aux lèvres, il est clair que les lascars sont heureux d’être sur scène et réussissent à communiquer leur bonne humeur à quelques acharnés. Pendant le changement, nous retrouvons avec plaisir les barjots d’Andromeda qui ne nous ont pas caché leur impatience de voir Freak Kitchen à l’ouvrage ce soir. Sans manquer de respect au groupe chargé d’ouvrir le festival, le niveau monte d’un ton avec Stereotypical Working Class, appelé pour pallier au forfait de Green Carnation. Même s’il ne rentre pas forcément dans notre giron, sachons reconnaître qu’un certain savoir-faire et une force se dégage du combo Lyonnais. Une bonne prestation qui met le festival sur les bons rails. Et ce sentiment ne s’envolera pas lors du concert de Pure Inc. ! Avec une application toute germanique et un set puissant, les allemands sont indéniablement la surprise de cette première journée. Encore ébouriffés par leur prestation, c’est avec un certain dépit que nous assistons aux sets de Dagoba et Watcha. Peu de surprises si ce n’est un morceau hommage à Dimebag Darrell (RIP) en guise de clôture avec en clin d’œil un bout de « This Love » un des hymnes des Cowboys From Hell. Si certains festivaliers ont pu ressentir un coup de fatigue lors de cette première journée, on ne peut pas dire qu’Epica ait su les réveiller, bien au contraire ! En dépit d’une cohorte de fans tout de noir vêtus et de nombreux tee-shirts à l’effigie de Simone, la prestation d’Epica fut on ne peut plus plate et pitoyable. Simone a beau être toujours aussi envoûtante, les clichés les plus éculés du genre sont tous énumérés sur scène et quand la belle remue sa crinière, elle ressemble plus à Chantal Lauby dans la pub Vaquavital des Nuls qu’à une chanteuse de metal. Du coup le set dure encore et toujours et Mattias Eklundh, qui vient d’arriver, nous glisse à l’oreille, plein de malice : « Bon sang, que c’est long, quand s’arrêtent-ils ? » Ceux qui furent enchantés par Epica repartirent illico après la fin du set : Ah non, je ne suis venu que pour Epica, je ne reste pas pour Freak Kitchen, c’est quoi ça ? Inconscients, hérétiques… Quoi qu’il en soit, ceux qui se sont endormis pendant ce concert soporifique ont eu droit à un réveil digne de ce nom. Et non, ce n’est pas l’ami Ricoré qui est venu les réveiller (vu l’heure, il est déjà couché) mais Freak Kitchen , venu clôturer cette première journée. Et comme Mattias Eklundh et ses sbires sont généreux, on a eu droit à quelques vieilleries, comme « Hollow » extrait d’Appetizer, « Spanking Hour » de l’album du même nom, « Gun God » et le mythique « My New Haircut », qui ont ravi votre serviteur. Ce qui l’a un peu moins ravi c’est un ingénieur du son aux oreilles probablement un peu trop cuites étant donné le volume insupportable en façade. Egalement à déplorer, deux écervelés qui ont trouvé le moyen, à deux reprises, d’en venir aux mains pendant le set des Suédois, provoquant la colère d’Eklundh qui n’hésita pas à interrompre les titres pour calmer les esprits échaudés. Mais du Eklundh colérique au nounours, il n’y a qu’un pas, que deux bambins n’ont pas hésité à franchir, en montant sur scène pour un tendre câlin avec l’hirsute guitariste. Retour à la musique et les tubes en béton armé du groupe tels les « Porno Daddy » « Jerk » ou « Hateful Little People » qui s’enchaînent telles des baffes qu’un gamin de 4 ans recevrait après une bêtise. En parlant de baffe, à voir comment se sont amusés Thomas Lejon et David Fremberg d’Anrdomeda, il est évident qu’ils en eurent pour leur argent , notamment Lejon qui fut comme de nombreux spectateurs scotché par un « Snap » et un « Propaganda Pie » sur lesquels Björn Fryklund a fait trembler la scène. Mais n’oublions pas dans le rôle de l’allumé plus allumé que les autres, Christer Ortefors qui, comme de coutume a fait le pitre tout du long du show, se moquant au passage d’Epica dans un exercice lyrique ou il invita le public à faire des vocalises avant de l’initier à quelques mots de suédois. Cette première journée se termine dans la bonne humeur par un petit bain de foule du trio suédois qui prit la route dans la foulée afin de regagner la Suède, et nous, notre hôtel. Setlist Freak Kitchen : Rights to You – Blind – Jerk – Silence – Hollow – Porno Daddy – Spanking Hour – My New Haircut – Vaselin Bizniz – Little Bastard – Taste My Fist – Infidelity Ghost – Propaganda Pie – Gun God Snap – Speak When Spoken To – Razor Flowers – Hateful Little People Deuxième journée La nuit fut courte. Nous peinons à reprendre nos esprits mais après un bon petit déjeuner nous repartons au château pour la seconde journée de ces festivités. Cette fois-ci, c’est aux Danois de Manticora que revient la tâche d’ouvrir la journée. Nous les avions vus en ouverture d’Angra l’an dernier et leur performance n’était pas, ne leur en déplaise, restée gravée dans les mémoires. La malédiction les a encore suivis, la faute à un chanteur pas souvent juste ce qui est sincèrement dommage et frustrant car les musiciens touchent leur bille notamment le batteur et le bassiste, tous deux irréprochables. Par ailleurs, Manticora a offert au public un set physique et puissant (chaque morceau doit faire perdre au batteur plus de poids que les cours de sport de la Star Academy). Troquons maintenant notre pantalon en cuir pour une veste à patches et quelques tatouages, car V8Wankers, c’est du hard rock qui tache ! Visiblement influencés par Motorhead et Rose Tattoo, les Germains tournent en rond pendant leur set : rythmiques redondantes et paroles peu variées, c’est peu mais c’est déjà trop pour certains festivaliers qui se lassent rapidement de la formation Outre-Rhin. A oublier. A oublier également Leaves’ Eyes. Comme Epica hier, Liv Kristine et sa formation ont proposé un set fade, d’une platitude et d’un ridicule visuel rarement atteints. Si beaucoup connaissaient « La Fille du Père Nöel« » de Dutronc, nous pouvons le dire, nous avons vu sa femme au Raismesfest, et comme si cela ne suffisait pas, elle aussi semblait sponsorisée par une grande marque de laque tellement son brushing était parfait ! Comme Epica, et en dépit des nombreux aficionados de la belle et de sa bête de mari, Leave’s Eyes ne fut pas à la fête. 2006 serait-il un mauvais cru pour les femmes à Raismes ? Mais à peine avons-nous posé la question que débarquent enfin les très attendus Andromeda. Cela fait quatre ans que les Starshooters Supremes n’ont pas joué sur une scène hexagonale et pour se faire pardonner, ils sont venus mettre une fessée au public. Dès les premières secondes de « Periscope », David Fremberg se met le public dans la poche grâce à son chant accrocheur et son jeu de scène quasi infaillible. Chacun y va de sa petite baffe notamment Johan « the Lodis » Reinholdz et Thomas Lejon qui a encore dégoûté un paquet d’apprentis batteurs. Niveau setlist, c’est du béton armé : « In The Deepest Of Waters » détruit tout sur son passage et un « Mirages » passe dans le ciel comme une lettre à la poste. Véritables curiosités, les titres de Chimera sont interprétés haut la main et passent le test de la scène, notamment « Periscope » et « The Hidden Riddle ». Alors quand les Suédois interprètent leur instrumental dopé à l’EPO, « Chameleon Carneval » le photographe de Progressia s’arrête pour regarder Andromeda. Hélas, le show des vikings laissera un goût d’inachevé, le groupe devant raccourcir son set et ainsi en retirer deux titres. Qu’à cela ne tienne « The Words Unspoken » se charge de mettre une dernière fois l’audience à genoux, et à voir la cohue au stand de dédicaces après leur concert, les Lodis ont frappé fort, très fort, sentiment qui sera confirmé par ailleurs lors du concert parisien. A noter que Martin Hedin, claviériste du groupe, n’était pas là pour cause de congé de paternité et qu’il fut remplacé par Robert Engstrand (Kotipelto, Flower Kings). On sent que cette seconde journée, grâce à Andromeda, a enfin décollé pour de bon et ce n’est pas Axxis qui va nous faire mentir car le combo teuton s’est imposé comme LA surprise du jour. Evoluant dans un power metal mélodique avec deux chanteurs (un homme et une femme) Axxis a pendant près de cinquante minutes enquillé les tubes de son répertoire, n’hésitant pas à faire monter sur scène une spectatrice visiblement fan de la première heure. Mais quand Adagio débarque, l’euphorie Axxis s’estompe aussitôt. Servis par un son et des lumières plus que corrects, Stephan Forté et sa clique ont littéralement donné un récital de bout en bout : Gus Monsanto est au taquet, n’ayant cesse de narguer le public, et quand les regards ne sont pas posés sur lui, ils sont posés sur sa gauche, sur Stephan Forté qui donne un cours de guitare en même temps que le concert. Les autres musiciens ne sont pas en reste : Kevin Codfert brille derrière ses claviers et la section rythmique Franck Hermanny/Eric Blailly fait figure de char d’assaut qui détruit tout sur son passage. Les trois albums du groupe furent visités : « Second Sight », « The Stringless Violin », sans oublier les reprises fumantes de « Fame » et d’« Immigrant Song ». Tel Jules César en son temps, Adagio est venu, a vu et a vaincu. Veni, Vidi, Vici. Quand à la tête d’affiche, Edguy, dire qu’ils sont en territoire conquis relève du plus doux des euphémismes. Le bougre Tobias Sammett sait y faire, bien qu’on ait l’impression de revoir toujours le même show, tant les rouages sont bien huilés. Servis par un son puissant, les Allemands font de leur concert une simple formalité sur laquelle se termine ce Raismesfest V.9. On attend avec impatience la prochaine édition pour souffler les 10 bougies du festival et découvrir une affiche déjà annoncée par l’organisation comme étant « une affiche de malade »(fin de citation). Alors rendez-vous l’an prochain pour en avoir la confirmation ! Dan Tordjman site web : http://www.raismesfest.com |