– Gods Of Metal
CONCERT : SYMPHONY X / DREAM THEATER
Depuis le Gigantour 2005, une belle histoire d’amour est née entre Symphony X et Dream Theater. Sur les conseils avisés de Mike Portnoy, la « bande à Romeo » s’était ainsi vue invitée à la première édition du festival itinérant créé par Dave Mustaine (Megadeth). Et c’est par un beau dimanche de juin qu’ils se retrouvent, deux ans plus tard, au festival Gods of Metal, début d’un rodage qui se concrétisera en octobre pendant la tournée européenne de Dream Theater, dont Symphony X assurera la première partie sur quelques dates. Set-list Symphony X : Of Sins and Shadows – Domination – Inferno – Smoke and Mirrors – Serpent’s Kiss – Communion and the Oracle – Set the World on Fire – Sea of Lies Set-list Dream Theater : Images & Words (Pull Me Under – Another Day – Take the Time – Surrounded – Metropolis Part I – Under a Glass Moon – Wait for Sleep – Learning to Live) – Home – As I Am Un grand soleil accueille les quelques milliers de metalheads italiens et un parfum de vacances flotte sur l’Idroscalo, coin de verdure jouxtant un plan d’eau de la banlieue de Milan. Une grosse averse a détrempé le sol la veille, le rendant boueux… mais la boue n’est-elle pas l’incontournable invitée de tout festival en plein air qui se respecte ? Arrivé alors que le show a déjà débuté, votre serviteur n’aura pas l’occasion d’apprécier la performance d’Anathema à sa juste valeur. Force est de constater cependant que la foule n’est pas en délire, malgré de respectueux applaudissements, et que les compositions plus atmosphériques que métalliques du groupe ne déchaînent pas la passion de la plupart des headbangers locaux, si ce n’est celle des connaisseurs. A peine le groupe a-t-il fini de jouer que la foule se fait soudainement plus nombreuse. Ovation lorsque la banderole Symphony X fait son apparition. Encore quelques minutes pour la balance et l’ouragan attendu pourra souffler. Et il va se déchaîner pendant trois quarts d’heures. Les Américains, devant le peu de temps qui leur est accordé, ne laissent pas aux spectateurs l’occasion de souffler bien souvent, enchaînant les titres les plus redoutables d’efficacité de leur répertoire. C’est avec un son énorme que « Of Sins and Shadows » ouvre le bal. Russell Allen, bien décidé à conquérir la foule, entonne le standard absolu du groupe tandis qu’emmené par son enthousiasme et un faux pas, il se vautre spectaculairement dans la fosse de sécurité… chute sans gravité heureusement ! Comme si de rien n’était et plus à l’aise que jamais, le puissant vocaliste de Symphony X ne va cesser de haranguer la foule. « Are you ready to rock ? ». Prêts, les fans le sont, y compris lorsque lorsque Michael Romeo se lance dans le riff dévastateur de « Domination ». Qu’ils s’agisse des heureux privilégiés connaissant déjà le titre ou de ceux qui le découvrent en direct, l’enthousiasme est unanime et on peut supposer sans peine que Symphony X tient là un nouveau classique. Dark Tranquility attire la curiosité, et quelques connaisseurs (assez nombreux, d’ailleurs) se chargent de mettre de l’ambiance lors d’une prestation tout à fait honorable bien que monolithique. Dimmu Borgir vient ensuite considérablement gonfler (au sens propre, il faut le préciser) l’assistance et entamer un long show à base de grognements, de poses et de black metal symphonique supposément inquiétant. Le son est excellent, la prestation sans doute également si on se réfère aux vivas qu’elle soulève de la part des spectateurs. Enthousiasme qui va redoubler encore à l’arrivée du heavy metal épique et typiquement teuton de Blind Guardian. Ces adeptes de l’heroïc fantasy drainent une grande partie de la foule présente sur le site des Gods of Metal. Prestation carrée, efficace, bien garnie de classiques et bruyamment saluée par les amateurs. A l’issue de ce concert, un brusque mouvement de foule s’opère : un bon tiers des spectateurs quitte le parterre pour être remplacé par un autre tiers… à l’évidence, les publics de Blind Guardian et de Dream Theater ne sont pas tout à fait les mêmes ! Pendant la balance, des cris s’élèvent à chaque fois qu’un roadie touche le drap noir dissimulant religieusement la batterie de Mike Portnoy. A quoi va-t-elle bien pouvoir ressembler cette fois-ci ? Au terme de cette brillante prestation, votre serviteur laissera une foule béate se préparer pour le dernier concert, celui du « super-groupe » Heaven & Hell (Dio, Iommi, Butler, Appice). Jean-Philippe Haas |