ENTRETIEN : THE FUTURE KINGS OF ENGLAND
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Origine : Royaume-Uni Style : post rock floydien / krautrock Composition : Ian Fitch – guitares, divers Karl Mallet – basse, guitares, divers Simon Green – batterie, percussions Steve Mann – claviers, production Dernier album : The Fate of Old Mother Orvis (2007 |
Avec The Fate of Old Mother Orvis, les futurs rois d’Angleterre ont sorti un album quasi instrumental remarquable en bien des points. Ian Fitch le guitariste du groupe, nous fait quelques confidences. La couronne royale semble à leur portée. D’ailleurs, ils préparent déjà leurs costumes !
Progressia : Salut Ian ! Pour commencer, peux-tu nous présenter le groupe et son histoire ? Ian Fitch : Bien sûr ! Nous faisions partie d’un groupe appelé The Carpet Ride depuis de nombreuses années (autour de l’an 2000). Sa composition a changé au fil du temps mais Karl, Simon et moi-même sommes restés membres permanents. Nous avons cessé de jouer un certain temps puis avons décidé de nous reformer une fois de plus en prenant un nouveau chanteur, Kris Hackett. Durant cette période, notre musique était d’une approche plus facile, plus mainstream, tout en maintenant l’aspect psychédélique de son spectre. Finalement, nous en avons eu assez de devoir suivre une formule : nous voulions nous orienter vers le type de musique que nous jouons actuellement. En chemin, nous avons rencontré Steve Mann de Backwater Records, qui a sorti le premier disque de The Carpet Ride et notre premier album éponyme en 2005. Il joue maintenant aux claviers avec nous et nous offre des quantités illimitées de thé et biscuits (rires).
Pourquoi avoir choisi le label indépendant Backwater Records ? Steve compte pour beaucoup dans ce choix. Sa principale préoccupation en tant que producteur reste que les groupes avec lesquels il travaille soient satisfaits. Collaborer avec Backwater implique pour nous un contrôle artistique total sur ce que nous faisons. Evidemment, il n’y a pas d’argent.
Vous êtes originaires du Suffolk. Cette région est-elle une source d’inspiration, particulièrement dans les ambiances nocturnes et étranges que vous développez dans votre musique ? Tout-à-fait. Le Suffolk a un peu de la réputation d’être une idylle rurale et quelque chose comme un trou perdu (NdlR : d’où le nom du label de Steve Mann, Backwater Records). Nous pensions qu’il serait bon d’en montrer le côté le plus sombre : les sorcières, les tritons, les revenants, etc.
La musique du groupe semble très influencée par les seventies, les avez-vous vécues ? Quelles sont vos principales influences musicales ? Nous étions enfants dans les années soixante-dix. Heureusement que beaucoup de groupes que nous apprécions ont été en mesure d’enregistrer leur musique, ce qui nous a permis de les écouter plusieurs années après. Nous aimons tous les groupes de prog, rock et folk de cette époque, tels Pink Floyd pour sa période Atom Heart Mother, Genesis et King Crimson. Une de nos grandes influences pour le dernier album a été le film The Wicker Man, dont la musique, du british folk, donne la chair de poule.
Bien que très inspirés par les seventies, le son et la musique de The Future Kings of England ont un aspect très post rock, en particulier l’atmosphère mélancolique de vos albums et aussi cette tension propre au genre issue de ton jeu de guitare, Ian. Qu’en penses-tu ? Nous avons toujours aimé la musique mélancolique, particulièrement en ce qui me concerne. Tout cela crée un lien visible à travers notre musique. J’ai un net penchant pour Godspeed You! Black Emperor. Certains disent que le post rock est ennuyeux et obéit à des conventions établies. J’espère que nous avons évité ce piège, si toutefois il existe !
The Fate of Old Mother Orvis semble plus écrit que l’album précédent, si l’on peut dire, dans tous les cas moins psychédélique. Fut-ce un choix conscient d’écrire l’album de cette manière ? Au moment de composer …Orvis, nous pensions avoir un thème récurrent tout au long de l’album, que l’on puisse écouter comme un tout par conséquent. Cependant, nous n’avions pas d’idées probantes à l’époque. Après avoir écrit ce qui deviendra « Dunwich », l’idée était de faire quelque chose sur Matthew Hopkins, le général Witchfinder, qui sévissait dans le Suffolk au seizième siècle. Finalement, nous avons quelque peu alambiqué le concept pour en faire un album sur le folklore du Suffolk en général.
Vos deux CD sont essentiellement instrumentaux, à quelques exceptions près (dont « Mustard Men » sur …Orvis). Y aura-t-il plus de morceaux chantés dans le futur ? Ce n’est pas impossible. Néanmoins, notre but principal est d’écrire une musique à vocation instrumentale pour l’essentiel.
Quels sont vos projets dans l’immédiat ? Le groupe va-t-il partir en tournée ? Nous commençons à écrire du nouveau matériel qui finira soit sur un EP ou un album. Tout dépend de la façon dont nous voulons l’achever. Nous expérimentons de nouveaux sons et nous verrons bien ce qu’il adviendra ! Nous n’avons pas vraiment de plan précis – nous le prenons comme ça vient ! (rires) Nous aimerions réellement faire une tournée ou même un concert. C’est quelque chose qu’il faut étudier. En fait, nous n’avons pas de manager ou d’agent qui organise des concerts pour nous. Nous gérons tout nous-mêmes et organisons notre propre promotion. Nous ne sommes pas au sommet et peut-être pas assez confiants dans ce domaine. Si seulement Peter Grant était encore en vie (NdlR : feu le manager de Led Zeppelin) !
Que dirais-tu aux gens pour leur faire écouter vos albums ? Je ne pense pas que je leur dirais quoi que ce soit, pour être honnête. Nous n’avons jamais été bons dans la promotion !
Propos recueillis par Jean-Daniel Kleisl
site web : http://www.futurekingsofengland.com
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