ENTRETIEN : THE FLOWER KINGS
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Origine : Suède Style : classic prog’ Formé en : 1994 Composition actuelle : Roine Stolt – guitare et chant Tomas Bodin – claviers Jonas Reinngold – basse et chant Hasse Froberg – guitare et chant Pat Mastelotto – batterie
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Les Flower Kings repartent en tournée avec un nouvel album sous le bras, plus classique que jamais, The Sum of No Evil. C’est une formation moins classique qui l’interprétera sur scène puisque Pat Mastelotto (King Crimson) vient parer à la défection de Zoltan Czörsz. Entre deux concerts, Progressia a mis la main sur Roine Stolt pour une petite mise à jour concernant le groupe et ses projets.
Progressia : Sur le site internet des Flower Kings, vous dites avoir voulu proposer du pur rock progressif avec The Sum of No Evil. Pensez-vous avoir atteint ce but ? Roine Stolt: Il y a un problème de définition : cela dépend de ce qu’on entend par « pur rock progressif ». De mon point de vue, dans mon univers, je crois que nous nous sommes rapprochés de cela. J’ai voulu que le groupe revienne à ses racines : des morceaux longs, plus complexes dans leur composition et leurs arrangements, des rythmes variés, une certaine dynamique dans la musique. C’est ainsi que nous avons commencé, dans ce style symphonique et progressif. Je pense que le groupe sonne bien lorsqu’il joue ainsi.
The Sum of No Evil va-t-il devenir un classique du rock progressif ? Il est encore un peu tôt pour en juger ! Il faut attendre dix, quinze ou vingt ans pour affirmer ce genre de choses.
Vous avez déjà composé des albums similaires, comme Stardust We Are ou Flower Power. Est-ce un sentiment de nostalgie pour ce petit dernier ? Nous avons composé de nombreux albums, tourné dans beaucoup de pays, en Europe et en Amérique. Nous savons à présent comment le groupe doit sonner, ce qui le rend unique et lui donne cette saveur spéciale. C’est probablement ce que souhaitent les fans également. Je dirais que c’est un album typique des Flower Kings, bien que le précédent le fut également, mais sous un autre angle. Les titres que nous interprétons grandissent et évoluent. Nous interprétons « Garden of Dreams » de manière différente d’il y a cinq ou sept ans par exemple. Je pense que ces nouveaux titres sont bons et qu’ils pourront être joués de nombreuses fois tout en évoluant.
Les autres membres du groupe ont-ils contribué à l’écriture de l’album ? J’ai composé la plupart des titres sauf l’instrumental Flight 999 Brimstone Air qui a été écrit notre claviériste Tomas Bodin. Leur contribution tient davantage de leurs interprétations des morceaux sur scène ainsi qu’en studio. J’écris les titres, nous les répétons, puis nous les enregistrons. Nous sommes un groupe dans une pièce, et pendant l’enregistrement, chacun de nous apporte sa patte. On peut l’entendre dans le jeu de basse, la façon dont Tomas fait sonner ses claviers, le jeu de Zoltan (ndlr : Czörsz, remplacé sur la tournée par Pat Mastelotto). Finalement, peu importe qui écrit quoi, c’est l’interprétation qui est intéressante.
Des titres épiques et d’autres plus courts et instrumentaux ponctuent The Sum of No Evil, comme justement Flight 999 Brimstone Air. Est-ce la marque de fabrique des Flower Kings ? Nous ne prêtions vraiment attention à la longueur des titres. Nous développons des thèmes et des rythmes. Nous nous immergeons dans la musique, et lorsque nous la jouons, peu nous importe la durée. L’essentiel est que nous produisions un album qui soit fort du début à la fin. La longueur des morceaux est un paramètre très variable. Sur notre précédent album, Paradox Hotel, il y en a des plus courts, ce qui n’était pas prévu, ils ont simplement été composés ainsi. C’est différent à chaque fois, ce n’est que de temps dont il s’agit après tout et l’essentiel est de remplir ce temps avec de la bonne musique.
Parlons un peu de l’artwork. Vos pochettes sont tantôt sérieuses, tantôt amusantes. De quoi cela dépend-t-il ? Qu’est-ce qui a conditionné le choix du visuel, cette fois-ci ? Nous cherchions quelque chose qui ne soit pas généré par un ordinateur. Nous avions quelques idées que nous avons soumises à diverses personnes, mais elles n’auraient pas pu livrer le travail à temps. Nous avons donc dû aller voir ailleurs et un jour, j’ai reçu un mail d’Ed Unitsky avec qui nous avions déjà collaboré. Il savait que nous travaillions sur un nouvel album. Je lui ai fait part de nos souhaits, il m’a proposé de créer une maquette par ordinateur et de la peindre si cela nous plaisait. Je ne savais pas qu’il pouvait faire cela. Je lui ai donc expliqué ce que je voulais et un jour cette image (NdlR : le poisson à tête de minibus Volkswagen… à moins que ce ne soit l’inverse) a atterri dans ma boite aux lettres électronique. Je l’ai regardée et suis resté silencieux plusieurs secondes, avant de sourire. C’était si drôle, si inattendu. Et si elle pouvait me faire rire, elle serait sans doute susceptible d’amuser d’autres gens. Nous l’avons donc adoptée, en y apportant quelques petits changements vraiment minimes. Le résultat final est très proche de la proposition d’Ed Unitsky. Et ça n’a pas vraiment de rapport avec le contenu de l’album, comme souvent d’ailleurs. Une bonne pochette, c’est une image qui va capter votre attention et c’est l’essentiel.
Quelques questions sur le groupe, maintenant. Que s’est-il passé avec Zoltan ? Pourquoi a-t-il quitté le groupe ? Zoltan avait déjà quitté le groupe une première fois, il a été remplacé par Marcus (NdlR : Liliequist). Ce sont des choses qui arrivent, il souhaitait se consacrer à autre chose. Puis il est revenu pour The Sum of no Evil. Son emploi du temps est chargé, il a d’autres projets. Peut-être aurons-nous à nouveau l’occasion de jouer avec lui, qui sait ?
Comment êtes-vous entré en contact avec Pat Mastelotto, qui remplace Zoltan sur la tournée ? Va-t-il rester dans le groupe, sachant qu’il est membre de King Crimson ? Nous avons quelques amis communs, j’ai contacté Pat par leur intermédiaire. Il se trouve qu’il n’avait pas d’engagements immédiats envers King Crimson, je lui ai donc proposé de faire la tournée avec nous, et il a accepté. Pat est un batteur impressionnant, je pense que son jeu est adapté à ce que nous faisons. Mais il est trop tôt pour dire ce qui se passera après la tournée, nous n’avons pas signé de contrat ou quoi que ce soit.
Certains de nos lecteurs se demandent s’il y aura un jour un nouvel album de Transatlantic. Êtes-vous toujours en contact avec Mike Portnoy, Daniel Gildenlöw ou Neal Morse ? Oui, j’ai toujours quelques contacts avec eux, mais un nouveau Transatlantic n’est pas d’actualité, je pense que chacun est débordé par ses différents projets. Cependant si Neal venait à manifester à nouveau de l’intérêt pour Transatlantic… ça dépend de lui.
Un dernier mot pour nos lecteurs ? Un scoop peut-être ? Eh bien… non, je ne vois pas… savez-vous que Georges Bush a auditionné comme batteur pour le nouvel album ? (rires) Non, vraiment, je ne crois pas avoir de scoop intéressant à l’heure qu’il est…
…un DVD peut-être ? Oui ! Nous en parlions ces derniers jours avec le label. Nous discutions de la possibilité d’enregistrer un des concerts. C’est une question de budget. Il ne s’agit pas de faire de l’argent, mais enregistrer un DVD revient très cher, ça représente de nombreuses heures de travail sur le son, l’image. Nous cherchons une solution pour en réaliser un sans perdre de l’argent, car ce n’est pas le but ! Et en même temps, je me dis qu’il serait dommage de ne pas le faire, d’autant que Pat Mastelotto assure la batterie et que nous jouons la plus grande partie du nouvel album. Le résultat peut être intéressant et il peut y avoir une demande. Je pense que nous enregistrerons probablement certains concerts, puis nous en discuterons. C’est ce que nous avions fait pour Instant Delivery : nous déciderons plus tard de l’opportunité de réaliser un DVD. Nous avons eu de la chance, le show fut très bon. Nous ferons de même pour cette tournée.
Propos recueillis par Jean-Philippe Haas
site web : http://www.flowerkings.se
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