Abydos – Abydos

ENTRETIEN : ABYDOS

 

Origine :Allemagne
Style : Rock / metal progressif
Formé en : 2002
Composition :
Andy Kuntz – chant
Stefan Glass – guitare, basse, claviers
Michael Krauss – guitare, claviers
Andy Lill – batterie
Dernier album : Abydos (2004)


Entre ses obligations au théâtre et la préparation du prochain Vanden Plas, Andy Kuntz a trouvé le temps de réaliser un projet solo sous le nom d’Abydos. Progressia a réussi à joindre le chanteur, toujours aussi sympathique et bavard.

Une question piège pour commencer : veux-tu faire cet entretien en français ?
Andy Kuntz
: (rires) De grâce, non ! Je ne parle pas assez bien français. Quand je suis en France et que je parle avec des fans, j’arrive à rassembler quelques mots, mais de là à faire une interview…

Comment t’est venue l’idée de réaliser un projet solo ?
Ca fait presque vingt ans que Vanden Plas existe, et ces cinq dernières années, l’idée de faire un album solo m’est souvent venue à l’esprit. Il y a environ trois ans, un de mes amis, Stefan Glass, m’a fait écouter une de ses démos pour que je lui donne mon avis. Il voulait tout d’abord inviter plusieurs autres chanteurs, comme Andre Matos (Shaman, ex-Angra), Ian Parry (Elegy) et Anneke Van Giersbergen (The Gathering), ainsi que de nombreux musiciens. Cette idée nous plaisait beaucoup, mais notre label s’est montré peu enthousiaste, estimant qu’il y avait trop de projets de ce genre sur le marché. Ils auraient voulu voir Vanden Plas s’atteler à un nouvel album, mais nous étions alors très occupés avec Nostradamus, une pièce de théâtre à laquelle l’ensemble du groupe participait et qui a eu beaucoup de succès en Allemagne.
Comme ils savaient que je souhaitais faire un projet solo, ils m’ont donc encouragé dans cette voie. Nous avons donc réutilisé les bases des démos de Stefan, et les avons modifiées afin qu’elles me conviennent parfaitement. J’ai notamment réécrit toutes les lignes vocales. Quant aux textes, j’avais de nombreuses idées, à tel point que j’ai d’abord écrit une pièce de théâtre. Celle-ci m’a servi de base pour rédiger les paroles de l’album.

Ces dernières années, ton emploi du temps s’est partagé entre Vanden Plas, Abydos et le théâtre. N’est-ce pas difficile de concilier toutes ces occupations ?
Etre créatif nécessite parfois beaucoup de travail. Cela dit j’avoue qu’il m’est arrivé de saturer et de vouloir prendre des vacances ! (rires) L’avantage du théâtre est que les emplois du temps y sont très rigoureux : tu connais six mois à l’avance les dates auxquelles tu répèteras ou seras sur scène. En s’organisant bien, il est donc possible de faire autre chose le reste du temps.

Tu sembles consacrer de plus en plus de temps au théâtre. Qu’est-ce que cela t’apporte en tant qu’artiste ?
C’est difficile à décrire… Au théâtre, on peut réellement devenir une autre personne. Dès les premières répétitions où l’on découvre le personnage que l’on doit jouer, on doit imaginer le moindre détail de ce qui se passe dans son esprit. En faisant se travail sérieusement, il arrive sur scène que l’on se laisse porter par le personnage et que l’on devienne réellement quelqu’un d’autre. C’est une sensation très intéressante et apaisante.

Peux-tu nous expliquer le concept d’Abydos ?
Ces cinq dernières années, j’ai beaucoup travaillé au théâtre. Au départ, je n’avais pas l’impression d’être un très bon acteur, mais j’ai travaillé avec plusieurs personnes qui m’ont aidé à prendre conscience de mes forces et de mes faiblesses. Et c’est ce que je souhaitais : je n’ai pas pris ce travail dans le simple but de gagner de l’argent, mais également pour apprendre. Mes connaissances en matière de théâtre ont donc grandement évolué, et je pense que ça peut être fort utile pour raconter des histoires. Savoir comment les pièces de théâtre sont conçues m’a poussé à modifier ma manière d’écrire.
Sur le dernier album de Vanden Plas Beyond Daylight et sur Abydos, je me suis rendu compte que j’arrivais mieux à raconter des histoires. Le concept d’Abydos est en partie autobiographique : il est question d’un jeune garçon, Fly, qui a comme moi perdu son père. Mais en écrivant les paroles, je ne me rendais pas compte que je parlais aussi un peu de moi. Quand je leur ai fait lire les textes, de bons amis qui m’ont dit : « Andy, réalises-tu que ce Fly dont tu parles n’est en grande partie autre que toi-même ? ». Quand je m’en suis rendu compte, j’ai décidé de continuer à travailler en ce sens.
L’histoire d’Abydos a également des aspects de conte de fées, et contient des éléments de fiction et des éléments historiques qui rendent le tout plus intéressant pour l’auditeur. Cela donne un certain crédit à l’histoire : un conte de fées qui contient des éléments historiques « pourrait » être vrai… Combiner ces éléments me semblait donc une bonne solution, et c’est ainsi qu’est né le concept d’Abydos.

A la sortie de Beyond Daylight, tu disais ne pas vouloir réaliser un véritable concept album. Tu viens pourtant d’en faire un avec Abydos, et il semblerait que le prochain Vanden Plas en soit un également ! Qu’est-ce qui t’a poussé à changer d’avis ?
(Immédiatement) Je n’en sais rien ! (il hésite) Il arrive que l’on change d’avis, tout simplement. Je pense que je ne voulais pas faire de concept album parce que je n’en étais pas capable. C’est comme si tu apprenais à chanter et que quelqu’un te demandait de faire un do aigu : tu n’en serais pas capable, alors tu dirais sans doute « non, ça ne me plaît pas, ce n’est pas une bonne idée ». (rires) Ces dernières années, j’ai eu envie de raconter des histoires qui ne soient pas limitées à cinq ou six minutes de musique. Il est alors nécessaire de faire un concept album.

Sur Abydos, ton chant est extrêmement varié. As-tu tendance à te limiter au sein de Vanden Plas, et si oui, pourquoi ?
Quand on écrit de la musique à cinq et que chacun dans le groupe a autant son mot à dire que les autres, tout le monde se limite. Chacun peut faire 80 ou 90% de ce dont il a envie, mais il faut également tenir compte des opinions des autres. Dans un sens, ce n’est pas plus mal, car quand cinq musiciens sérieux et de très bon niveau écrivent de la musique ensemble, le résultat final est très propre et carré.
Mais quand tu as l’opportunité de faire quelque chose seul, sans personne pour te limiter, il faut faire ce que tu as envie de faire et prendre des risques ! Par exemple au sein de Vanden Plas je ne peux pas chanter dans un registre trop plaintif et dramatique, comme je l’ai fait pour Abydos. Pour cet album, j’ai vraiment apprécié de collaborer avec Stefan Glass, qui a écrit la plupart des chansons, car celui-ci m’a poussé à aller dans cette direction et à prendre ces risques. Et au final, je suis fier du résultat.

Tu parlais à l’instant de Stefan Glass. Celui-ci a grandement contribué à l’album, en tant que producteur, compositeur, musicien et arrangeur. Peux-tu nous parler de votre collaboration ? Apparemment Stefan est pour toi une vieille connaissance…
Ce fut une excellente collaboration. Je connais Stefan depuis vingt ans. A l’époque lui ne me connaissait pas encore, mais il jouait de la basse dans un excellent groupe de reprises à Kaiserslautern. Il a plus tard travaillé en tant qu’ingénieur du son sur AcCult de Vanden Plas ainsi que sur notre tournée européenne avec Angra. Je savais qu’il était bassiste mais j’ignorais que c’était un bien meilleur guitariste et un très bon pianiste. J’ai appris à le connaître quand il a travaillé avec nous : après une tournée, tu sais tout des types que tu as côtoyé à longueur de journée !
Il m’a ensuite invité en studio pour me faire écouter ses compositions, et j’ai trouvé celles-ci très intéressantes. Depuis lors j’ai toujours voulu travailler avec lui. Quant à Michael Krauss (NdR: également multi-instrumentiste et compositeur additionnel de l’album), c’est quelqu’un d’une grande gentillesse et de très bon goût. Lorsque Torsten, le bassiste de Vanden Plas, nous a rejoint, il jouait également de la batterie dans un groupe de dark metal nommé Odious. Lorsque leur maxi CD est sorti, il y a environ neuf ans, je l’ai trouvé assez réussi, mais je n’ai découvert que récemment que Michael s’était chargé de l’enregistrement ! Cette coïncidence m’a conforté dans l’idée que j’étais entouré des bonnes personnes.

L’influence des comédies musicales est très présente sur Abydos : on y trouve notamment un choeur et un orchestre. Penses-tu qu’on pourra retrouver de telles influences dans les prochaines oeuvres de Vanden Plas ?
C’est une possibilité. Cela se marierait bien avec le concept de notre prochain album : il s’agira d’une adaptation moderne de Monte Cristo d’Alexandre Dumas, qui s’intitulera Christ Zero. Un tel thème semble destiné à un opera rock, mais nous avons décidé de sortir un album normal de Vanden Plas, avec des chansons très heavy.
Nous travaillons également sur une comédie musicale. Nous avons écrit plus de 25 chansons : certaines figureront dans la comédie musicale, et d’autres uniquement sur l’album heavy de Vanden Plas.
Quant à utiliser de tels arrangements sur l’album de Vanden Plas, la décision ne dépend pas que de moi. Je sais que le reste du groupe a écouté Abydos et l’a aimé : il n’y a pas de jalousies entre nous en ce qui concerne les projets parallèles, car nous sommes conscients qu’ils nous permettent d’apprendre beaucoup en tant que musiciens. Donc, comme les autres ont apprécié l’album, ils auront peut-être envie d’intégrer de tels éléments à la musique de Vanden Plas. J’ai fait le premier pas, j’ai vu que l’on pouvait réaliser de tels arrangements en studio pour un prix raisonnable, et si l’ensemble du groupe décidait d’aller dans cette direction, j’en serais ravi.

As-tu noté des différences entre le travail avec Vanden Plas et le travail en solo ?
Oui. Comme je te l’ai dit, j’ai beaucoup de respect pour Stefan et Michael, mais je ne savais pas à quel point ils seraient professionnels. Lorsque tu travailles en studio, tu passes toujours par des moments de doute, mais quand tu es accompagné par les personnes avec qui tu travailles depuis vingt ans, tu sais que tu peux leur faire confiance.
C’était très différent avec Stefan et Michael, car je travaillais avec eux pour la première fois. En outre, et je le dis sans méchanceté, ceux-ci ne sont pas réellement professionnels : ils ne sont pas reconnus dans le métier, même si ce sont d’excellents musiciens. J’étais donc anxieux durant l’enregistrement car ils semblaient satisfaits en permanence ! (rires)
Il m’arrive fréquemment de retravailler une ligne de chant une vingtaine de fois en me demandant constamment si le résultat est suffisamment bon, alors qu’eux vont trouver la troisième version excellente et la quatrième géniale ! Au début cela créait une atmosphère agréable, mais j’ai fini par me demander si notre travail était aussi bon qu’eux le pensaient, d’autant plus qu’il n’y avait personne pour me donner un avis extérieur. Bien entendu, maintenant que l’album est sorti et que la plupart des journalistes et des fans semblent beaucoup l’aimer, je sais que je peux faire confiance à Stefan et Michael.

Qu’as-tu appris de l’expérience Abydos ? Que ferais-tu différemment la prochaine fois ?
Il y a toujours moyen de mieux faire. La prochaine fois j’essaierai de mieux m’organiser. Nous avons mis très longtemps à réaliser l’album, ce dont je suis en partie responsable. Stefan étant propriétaire du studio, nous nous disions constamment que nous avions le temps, qu’il pouvait enregistrer tel ou tel autre groupe en priorité… Pour ce projet ce n’était pas vraiment gênant, et c’était même nécessaire car je devais prendre le temps de surmonter la perte de mes proches.
Au début nous pensions que nous allions réaliser un album très sombre, mais au fur et à mesure que j’écrivais j’ai réussi à surmonter la tristesse, et finalement il y a également beaucoup d’espoir dans ce disque. Cette fois, ça a donc très bien fonctionné ainsi, mais en temps normal tu ne peux te permettre de passer plus d’un an et demi en studio à travailler sur un album. Je pense que pour le prochain disque de Vanden Plas, nous nous organiserons mieux que ça !

Te sens-tu complet en tant qu’artiste aujourd’hui, où ressens-tu un manque particulier dans tes talents que cet album solo aurait mis en lumière et que tu souhaiterais combler ?
(il hésite) Je n’ai aucune certitude concernant mes capacités. Je ne suis pas certain, par exemple, d’être un bon producteur. Je ne crois pas être la personne la mieux placée pour juger mes propres talents… Peut-on faire comme dans les jeux télévisés et garder cette question pour la fin ? (rires)

Passons à une question un peu plus facile alors ! A quel type d’auditeur conseillerais-tu l’album : l’amateur de rock, de classique, de jazz, de metal… et pourquoi ?
Tu as donné toi-même la réponse : toutes ces catégories d’auditeurs sont susceptibles de trouver dans l’album quelque chose qui leur plaise. L’aspect metal est mis en avant, mais il y a également des influences jazz ou classiques : tout à l’heure nous parlions par exemple des passages symphoniques et des interventions du choeur. C’est un album très varié, qui s’adresse à un public large.
Cela ne veut pas nécessairement dire qu’il plaira à tout le monde. A l’heure actuelle la situation est assez étrange : nous recevons de bonnes critiques mais l’album ne se vend pas très bien. Pourtant, d’après notre maison de disques, les critiques obtenues par Abydos sont parmi les meilleures obtenues par l’un de leurs artistes durant les six derniers mois. Et vue la variété de l’album, on pouvait espérer de meilleures ventes. Cela m’amène à me poser des questions quant au prochain Vanden Plas : je pense qu’il faut proposer des arrangements variés, mais peut-être également des chansons plus simples et directes ? Je ne sais pas vraiment ce que nous devrions faire.
Pour autant je garde une grande confiance en l’album d’Abydos, et j’en suis très fier. Mais avec Vanden Plas, nous devons faire quelque chose de plus commercial. Je ne dis pas qu’Inside Out nous y pousse : au contraire, il leur suffit d’une écoute de démos pour nous avancer de l’argent et nous laisser carte blanche ! Nous jouissons donc d’une grande liberté, ce qui est très agréable pour un artiste. Mais nous devons aussi gagner notre vie et permettre à la maison de disques de faire des rentrées d’argent.

Voici maintenant quelques questions posées par les membres de notre forum :
Quelle place comptes-tu réserver à Abydos dans ta carrière ? Est-ce le projet d’un seul album ou vas-tu mener ce groupe en parallèle de Vanden Plas ?

Peut-être qu’Abydos deviendra le genre de chose qu’AcCult aurait dû être… (rires) On nous a souvent demandé quand nous sortirions un AcCult 2 et nous répondions : « Quand nous aurons du temps à y consacrer ». Mais avec Vanden Plas, nous n’avons jamais le temps… et quand nous en avons, nous commençons à travailler sur un « vrai » nouvel album ! (rires) Le reste du temps, nous travaillons au théâtre, et je ne pense pas que cela changera beaucoup dans les années à venir.
Nous disions aux fans d’AcCult que cet album était une base à partir de laquelle tout était possible : par exemple, AcCult 2 aurait pu être entièrement constitué de compositions de Vanden Plas retravaillées. Si l’on ne peut faire ce genre de choses avec Vanden Plas, peut-être pourrai-je m’en charger avec Abydos.
Il est également possible que je m’essaie à d’autres registres musicaux que sur le premier album : Abydos 2 pourrait être un album de pop progressive, dans un style proche des Tears For Fears ou de Sting. Il pourrait aussi être intéressant de travailler avec d’autres musiciens, qui auraient une approche différente de l’écriture… Mais à l’heure actuelle, rien n’est décidé.

L’album n’est pas très bien distribué en France, est-ce que cela va s’arranger ?
Oui, sûrement. Je pense que l’album se fera connaître dans l’underground, par le bouche à oreille. Comme nous l’avons dit, il est difficile d’appréhender l’album dès les premières écoutes. Imagine que tu vas dans un magasin de disques, que tu y vois l’album d’Abydos, mais que tu n’as pas beaucoup de temps et que tu veux aussi écouter d’autres nouveautés : tu vas écouter les dix premières secondes de chaque chanson, et au final tu vas plutôt choisir le dernier Ten ou le dernier Magnum car il est difficile de se faire un avis sur Abydos en si peu de temps. Mais je pense que l’album percera dans l’underground, et que les gens qui l’aimeront passeront le mot aux autres. Les ventes par correspondance représentent également un marché intéressant.

Avec son côté rock opera assumé, il serait logique qu’Abydos reproduise son album entier sur scène. Est-ce en projet ? Si oui, sous quelle forme : une comédie musicale à multiples personnages, ou bien une formule plus restreinte ?
Aboydos a été conçu comme une pièce de théâtre. La première version à laquelle j’ai pensé se partageait entre des chansons uniquement interprétées par le personnage de Fly, et des passages purement théâtraux insérés entre celles-ci, durant lesquels le concept serait développé.
Je ne tiens pas forcément à jouer le rôle principal moi-même : si je vends cette pièce à un théâtre et qu’ils souhaitent qu’une célébrité locale l’interprète, je n’y verrai aucun inconvénient. D’autres auteurs ont mélangé musique et théâtre avant moi, mais c’est à mes yeux une démarche très originale de faire ceci avec un opera rock. Bien entendu, plusieurs personnages interviendront durant les parties théâtrales. Parmi ceux-ci on retrouvera un narrateur, qui est un personnage assez ambigu puisqu’on ne découvre qu’à la fin de l’histoire s’il est ou non du côté de Fly. Green, l’ennemi juré de Fly, est aussi présent : il s’agit d’un démon qui essaie de se rappeler au souvenir collectif de l’humanité. 3000 ans plus tôt, c’était un puissant sorcier à Abydos ; il est coincé à cette époque et essaie de s’échapper vers le futur.
Enfin, on retrouvera deux amis de Fly, qui tentent de l’aider. Le premier est un extraterrestre et la seconde est sa petite amie – d’un point de vue spirituel mais pas physique – qui se nomme Strida et peut également être considérée comme une fée.

Te reconnais-tu encore dans la scène metal, toi qui semble multiplier les projets s’éloignant de ce genre ?
Bien sûr, cela n’est pas incompatible avec mon appartenance au milieu du théâtre. C’est une question de goût plutôt que de style : quand je fais de la musique, j’essaie avant tout de le faire avec goût et de mon mieux. Je n’ai jamais, par exemple, fait en sorte d’appartenir à la scène progressive : ce sont les journalistes qui m’y ont rattaché ! A chacun de décider ce que je suis ! (rires)

Pourtant, l’influence du rock progressif est très marquée sur l’album d’Abydos. Quels sont tes groupes préférés dans ce style musical ?
Je pense en premier lieu à Pink Floyd, Genesis… Je ne me restreins pas à leurs vieux albums, leurs oeuvres plus récentes me plaisent aussi. Il y a également ELO : je n’aime pas tous leurs morceaux, mais ils ont de bonnes idées et des sonorités intéressantes. J’aime également Supertramp : certaines de leurs chansons me paraissent trop « enfantines » mais ils ont aussi d’excellents titres progressifs.

Il est intéressant que tu cites ELO, car ils étaient réputés pour leur travail sur les choeurs et les arrangements. Et que penses-tu de Queen ?
J’aime beaucoup ! Eux aussi étaient parfois trop « enfantins » : des titres comme « Radio Gaga », par exemple, ne me plaisent pas. Mais la façon dont leurs choeurs sont arrangés me plaît beaucoup. Sur deux courtes sections d’Abydos, nous avons délibérément fait sonner nos choeurs comme ceux de Queen, en utilisant les mêmes techniques. Et dix secondes après l’un de ces passages, nous avons eu l’idée de faire un autre choeur à la façon de Yes ! Il me semble intéressant de faire ce genre de choses.

Pour finir, peux-tu nous parler des projets de Vanden Plas ?
Nous avons terminé les répétitions pour Jesus Christ Superstar (NDR : dans cette célèbre comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber, auteur du Fantôme de l’Opéra, de Cats, d’Evita…, Andy jouera le rôle de Judas tandis que le reste du groupe accompagnera l’orchestre). Comme je te l’ai dit, nous avons écrit plus de 25 chansons : nous devons décider prochainement lesquelles nous voulons enregistrer. Nous en sélectionnerons une quinzaine, et travaillerons leurs arrangements de façon efficace et rapide, tout du moins je l’espère ! (rires).
Puis nous entrerons en studio, et devrions sortir l’album au milieu de l’année prochaine. Les compositions mises de côté apparaîtront plus tard dans l’opéra rock sur laquelle nous travaillons.

Et qu’en est-il du projet de DVD évoqué il y a quelque temps ?
Nous avons décidé de repousser celui-ci. Nous disposons d’ores et déjà de matériel extrait de deux concerts que nous aimerions y inclure. Nous sommes entrés en contact avec une société dirigée par un de mes amis, qui devrait nous permettre de produire ce DVD à moindre coût. C’est une très bonne chose, car il serait difficile autrement de prendre le risque de sortir un DVD. Ceux-ci se vendent moins que les CDs car ils sont plus chers, et leur production est très coûteuse.
Lorsque nous partirons en tournée pour promouvoir notre prochain album, nous aimerions filmer un long concert de trois heures, durant lequel nous interprèterions nos nouveaux morceaux ainsi qu’un best of de nos précédents albums. Nous pourrions y ajouter des extraits des deux concerts déjà enregistrés. Nous devons également récupérer des extraits de nos concerts récents à Istambul, Ankara, et Atlanta, qui pourraient servir de bonus.

N’oubliez pas d’y inclure des enregistrements parisiens !
Nous n’en avons pas à disposition, malheureusement ! Mais nous passerons quoi qu’il arrive par Paris pour notre prochaine tournée, c’est peut-être même ce concert que nous déciderons d’enregistrer ! Paris est une sorte de base pour nous.

Propos recueillis par Dan Tordjman,
sur des questions de Rémy Turpault

site web : http://www.vandenplas-france.com

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