INTERVIEW : A.C.T. | |
Origine : Suède Style : pop rock progressive Formé en : 1995 Line-up : Herman Saming – chant Ola Andersson – guitare & chant Jerry Sahlin – claviers & chant Thomas Lejon – batterie Peter Asp – basse Dernier album : Last Epic (2003) | Trois ans ! Cela faisait plus de trois ans que Progressia tentait de mettre en place un entretien avec A.C.T.. C’est aujourd’hui chose faite, puisque nous avons pu rencontrer le quintette suédois lors de son passage à Paris en compagnie de Saga, en les coinçant dans le bus de tournée pendant leur jour de repos afin de les entendre sur leur nouvelle production, Last Epic. Bien nous en a pris, puisque les Joyeux Loufoques du rock progressif nous ont accueillis les bras ouverts, et avec un grand sens de l’humour. Progressia : Bien que Progressia vous suive depuis longtemps, pourriez-vous revenir sur vos débuts pour nos lecteurs ? Jerry Sahlin : Le groupe a vu le jour en 1994 lorsque j’ai rencontré Ola et notre ancien batteur. Nous avions un chanteur, qui nous a quitté peu après. Herman est ensuite venu nous rejoindre, suivi par Peter un peu plus tard. Quelles ont été les réactions quand Today’s Report et Imaginary Friends sont sortis ? Ola Andersson : Nous avons eu de très bonnes retombées au plan critique après la sortie de Today’s Report et il en fut de même pour Imaginary Friends, où là aussi, les chroniques étaient vraiment très élogieuses. Ce dernier s’est d’ailleurs mieux vendu que Today’s Report, ce qui n’a bien sûr pas manqué de nous surprendre. Je pense que le seul gros problème a été la distribution, quasi-confidentielle, de ces deux disques. Il était très difficile de les trouver. Si je vous dis que votre musique est un mélange de Zappa, Queen, Toto, Kansas et ELO, vous m’égorgez ou on va boire un verre ensemble ?(rires) Jerry : (rires) Allons boire un verre ! Effectivement ce sont des groupes que nous adorons. Je pense que tu as cité presque toutes nos influences, du moins les plus importantes. Jerry, depuis Today’s Report, tu es le compositeur attitré du groupe. Est-ce que les autres membres sont d’accord avec cette manière de procéder ? Est-ce qu’en contrepartie, ils participent aux arrangements ? Jerry : Absolument : tout le groupe est impliqué dans les arrangements et chaque musicien arrange ses propres parties. J’apporte simplement une idée de base, que ces messieurs peaufinent. Si je souhaite par exemple un riff de guitare très heavy à un moment bien précis, j’en fais part à Ola, qui arrange mon idée à sa manière. De même pour le chant, la basse et la batterie. Herman : Jerry a une première idée bien précise concernant tous les instruments. Il donne une vision globale puis nous retravaillons nos parties. Parlons maintenant de Last Epic. Pourquoi avez-vous choisi ce titre ? C’est assez surprenant pour un concept-album ? Jerry : Sur Today’s Report comme sur Imaginary Friends, figure un titre que nous appelons “The Long One“, et qui est en fait une longue suite, composée de mini-chansons. A partir de là, nous nous sommes dit : « pourquoi ne pas faire un vrai long titre ? ». Nous avons donc décidé que ce serait la dernière fois que nous écririons dans ce style. Mais à l’usage, nous voyons que l’on change d’avis comme de chemise dans A.C.T, alors on ne sait jamais ! C’était l’idée dominante au moment de travailler sur l’album. Voilà qui explique son titre. Herman : Le vrai challenge a été de faire en sorte que les histoires soient liées entre elles, qu’il y ait une cohérence tant dans le concept que dans les paroles. Peter, Ola et moi-même avons connu quelques difficultés par moments, mais nous y sommes finalement arrivés. Ola : On en a tellement bavé que nous avons décidé de ne plus refaire de concept album. Herman (à Ola) : Ah oui ? Ola : Oui (rires) Jerry : (rires) On a surtout choisi ce titre parce qu’on le trouvait sympa. Mais personnellement, j’adorerais composer un autre concept-album et comme je le disais à l’instant, on n’est jamais sûr de rien dans A.C.T… (rires) Si nous sommes amenés à travailler de nouveau sur un concept, nous l’appellerons probablement… Thomas (interrompant Jerry): The First Epic (éclat de rire général)! Jerry : (rires) Ou bien The Very Last Epic et puis celui d’après The Very Very Last Epic ! Thomas, tu as rejoint A.C.T. pour cet album. Or, il recèle plus de parties heavy qu’il n’y en eut par le passé. Penses-tu que ton jeu ait eu une quelconque influence sur Jerry ? Jerry : Je suis assez d’accord avec ta remarque. Thomas : Je ne suis pas vraiment le mieux placé pour pouvoir te répondre. Mais cela dit, je me rappelle que lorsque nous avons commencé à répéter ensemble, le son était bien plus lourd. Je pense que ça a indirectement affecté sa manière d’écrire. Herman : Thomas a apporté beaucoup plus de profondeur dans les parties heavy. Grâce à lui, nous avons indéniablement gagné en puissance. Jerry : Son expérience parle pour lui : il a joué dans beaucoup de formations purement metal, ce qui explique le gain de puissance dont nous avons bénéficié avec sa venue. Comme vous semblez aimer faire comme tout le monde, vous avez écrit une histoire sur les différentes personnes vivant dans un même immeuble. Comment en êtes-vous arrivés à cette idée ? Vous n’êtes pas branchés par les histoires de dragons cracheurs de feu et autres sagas futuristes où l’on parle d’extra-terrestres ? Ola : L’idée en elle-même n’est pas si inhabituelle : nous sommes tous assez jeunes, et il y a environ deux ans que chacun de nous a emménagé dans son propre appartement. Dès lors, nous avons vu, lu, entendu tout un tas de choses : une femme qui chante sous sa douche, une chasse d’eau qui se déclenche, des cris, un couple qui se dispute, etc. Tu te demandes à chaque fois quelle scène se déroule, et c’est ce qui nous a servi de trame pour l’histoire de Last Epic. Herman : En fait, après avoir travaillé sur ce concept, il s’avère que tu ne regardes plus tes voisins du même œil. Imagine : ton voisin est peut-être un tueur en série ou je ne sais quoi (rires) ! Peut-être aussi que votre démarche était d’aller à l’opposée de ce qui se fait habituellement en termes de concept-album ? Ola : Tout à fait. Nous voulions vraiment trouver un concept qui n’a jamais été abordé auparavant. Tous les groupes de rock ou de metal progressif semblent écrire dans une seule et même direction, dont nous cherchons justement à nous éloigner le plus possible. Herman : Je me demande pourquoi toute l’imagerie progressive se veut si sérieuse, et pourquoi les groupes ne parlent que de donjons et de dragons… Tu as oublié la science-fiction, Herman … Herman : C’est vrai, merci ! J’adore la science-fiction (rires) ! Ola (prenant l’air le plus sérieux du monde) : Le prochain album parlera probablement d’un type dans une navette spatiale et il traitera de ses relations avec son équipage. Est-ce qu’il prend bien soin d’eux, est-ce qu’il leur change les couches, etc. (silence général de quelques secondes, avant un énième fou rire collectif) Non, je plaisante c’était pour rire ! Herman : Les amis, faisons un concept-album sur Star Trek, j’en meurs d’envie… (rires) Comme sur Imaginary Friends, on note sur Last Epic la présence d’un quatuor à cordes. Jerry, j’imagine que c’est là un rêve qui se réalise ? Jerry : Effectivement, d’autant plus que nous avons travaillé d’arrache-pied pour avoir le meilleur son possible, bien plus précis et bien plus clair, plus en avant dans le mixage. En bossant sur les arrangements, nous avons fait en sorte qu’il y ait plus d’espace pour les cordes. Nous avons mis à contribution quatre musiciens, dont nous avons doublé les parties et enregistré plusieurs fois de manière à obtenir un son plus consistant. Il aurait été de toute façon impossible de louer les services d’un véritable orchestre, c’est beaucoup trop cher. Mais avec les technologies actuelles on peut copier, couper, coller etc. Donc il est facile d’obtenir le résultat escompté de cette manière, bien moins onéreuse. Vos trois albums ont été produits et enregistrés avec Pelle Saether. Etes-vous toujours satisfaits de cette collaboration ? Nous avons entendu des bruits de couloir disant que Steve Negus (batteur de Saga) était partant pour vous produire… Jerry : Steve Negus souhaitait avoir la main-mise sur la production, et donc diriger les choses à sa manière. Or, nous sommes les producteurs de notre propre groupe, nous savons où nous voulons aller et nous n’avons pas besoin d’un producteur qui s’impose et nous dise « Non, ça ne se fait pas de cette manière, etc. » Pelle est davantage un producteur exécutif, qui collabore avec nous. Herman : Notre travail avec Pelle nous satisfait pleinement, il n’y a pas de problèmes entre nous. Si quelque chose ne lui plaît pas, il nous le dit et vice-versa. Vous êtes actuellement en tournée avec Saga. Il me semble que vous étiez déjà supposés ouvrir pour eux il y a quelques années… Ola : Oui, du moins sur la branche scandinave de la tournée, pendant qu’Arena ouvrait pour le reste de la tournée européenne. Tout était planifié et a bien commencé. Après le show de Malmö, nous sommes partis pour Uppsala. Une fois là-bas, le tourneur a dit qu’il nous était impossible de jouer ce soir-là parce que la salle était trop petite. Nous avons donc enchaîné avec la date de Stockholm et là, rebelote ! Donc nous avons abandonné et nous sommes rabattus sur les bières ! (rires) Nous étions vraiment déçus. (NdDan : c’est suite à cette mésaventure que le groupe a écrit le titre “A Supposed Tour“, qui figure sur Imaginary Friends). Nous profitons d’ailleurs de cette interview pour clarifier une chose : cette mésaventure n’est pas à mettre sur le dos de Saga. Herman : Ceci nous tenait à cœur et nous souhaitions le dire : Saga était encore plus triste que nous sur cette affaire, d’autant que c’est le groupe lui-même qui nous avait sollicités. Nous avions le soutien de notre label et malgré cela, rien à faire, il nous a été impossible de jouer. Saga nous a invité aux rencontres d’après-concerts, mais la frustration était quand même présente. Jerry : Ce tourneur a été viré depuis cette histoire. Entre nous, c’était tout ce qu’il méritait. Comment se passe cette tournée ? Pour vous, côtoyer Saga, ce doit être un rêve de gamin qui se réalise ? Comment est l’ambiance entre les deux groupes ? Herman : On en viendrait parfois même à se pincer tellement on a du mal à y croire. Lors des balances, une fois que nous avons installé notre matériel, tout le groupe vient nous dire bonjour et s’assurer que tout se passe bien. Nous sommes vraiment très bien traités et nos discussions ne sont pas uniquement d’ordre technique. A chaque fin de concert, ils nous demandent comment nous avons senti le public, etc. Voilà qui démontre que les grands groupes n’ont pas forcément la grosse tête ! Comment se passe cette tournée ? Pour vous, côtoyer Saga, ce doit être un rêve de gamin qui se réalise ? Comment est l’ambiance entre les deux groupes ? Herman : On en viendrait parfois même à se pincer tellement on a du mal à y croire. Lors des balances, une fois que nous avons installé notre matériel, tout le groupe vient nous dire bonjour et s’assurer que tout se passe bien. Nous sommes vraiment très bien traités et nos discussions ne sont pas uniquement d’ordre technique. A chaque fin de concert, ils nous demandent comment nous avons senti le public, etc. Voilà qui démontre que les grands groupes n’ont pas forcément la grosse tête ! Voici à présent quelques questions posées par les membres de notre forum : votre musique est très joyeuse et vos paroles sont assez ironiques, voire cyniques. En cela, vous êtes à l’inverse de groupes tels Pain Of Salvation ou Evergrey, plus torturés et plus sombres dans leur approche artistique. Or il semble que généralement, les gens retiennent davantage les groupes qui proposent des chansons tristes et déprimantes ou qui laissent transparaître leurs angoisses. Comment interpréter votre démarche ? Souhaitez-vous aller à l’opposée de cette image, ou est-ce votre état d’esprit habituel ? Jerry : Nous sommes cinq joyeux lurons avec un humour particulier qui affecte notre musique. Il y a tant de fléaux sur cette planète : pourquoi en rajouter ? Nous préférons écrire à propos de choses plus joyeuses, permettre aux gens de sourire et d’oublier un peu leur quotidien. Herman : Pouvoir écrire et jouer notre musique nous rend heureux… On en fait profiter les gens. Ola : Bien entendu, nous nous tenons au courant de ce qui se passe à travers le monde, mais nous essayons de prendre la chose avec un peu plus d’humour. Votre humour rappelle un peu celui des Monty Python… absurde, mais pas totalement dénué de bon sens… Herman : Oh oui ! Nous sommes de vrais fans des Monty Python ! Jerry : J’adhère ! “She-Male“ est d’ailleurs très ironique, et absurde au possible (rires) Ola : Ce titre est en fait un coup de pied au derrière des gens, pour les pousser à être un peu stupides l’espace de cinq minutes ! (rires) On a souvent dû vous parler du potentiel du groupe. Est-ce que votre label travaille à développer ce coté commercial, capable de toucher un public plus large ? Accepteriez la sacro-sainte trilogie médiatique, sexe drogues & rock’n’roll ? Ola : (rires) Je crois que cette tournée est la preuve qu’ils font au mieux pour nous aider et nous soutenir, dans tous les sens du terme. Herman : Atenzia Records, notre nouveau label, ne fait pas preuve de laxisme à notre égard. Ils se bougent vraiment et ça fait plaisir de se sentir soutenu par sa maison de disques Jerry : C’est un programme qui me va (rires) ! A part les drogues, dont nous ne sommes pas friands, et que nous sommes prêts à remplacer par des bières ! (rires – NdFlorian : à ce moment précis, Jerry ouvre une bouteille d’eau minérale) Pourquoi votre ancien batteur, Tomas Erlandsson, vous a-t-il quitté ? Thomas : Parce que je l’ai menacé de mort s’il ne faisait pas ses bagages ! (rires) Jerry : Tomas était un peu blasé par ce rock pompeux et extravagant que nous jouons et a eu envie de faire autre chose, de toucher à d’autres styles : le hip-hop, le drum’n’bass et la musique africaine. Nous ne souhaitions pas de notre côté nous aventurer sur ces terrains-là et préférions rester dans notre style. Nous ne sommes pas fermés à toute nouveauté, mais savons précisément où nous voulons aller. Tomas a choisi de partir, mais nous nous parlons de temps en temps et les relations sont restés très bonnes. Les parties orchestrales présentes sur Imaginary Friends et Last Epic sont plaisantes, mais ne craigniez-vous pas que sans elles, vos chansons perdent en densité lors de vos concerts ? Jerry : Sincèrement, je ne pense pas. En concert, nous sommes un groupe réellement puissant, je peux donc aisément remplir l’espace avec mes claviers. Les chansons ne sont pas basées sur les parties orchestrales donc ça ne pose aucun problème. Pourquoi est-ce si difficile de trouver vos disques en France ? Ola : Ça ne devrait pas être le cas, et c’est aux distributeurs de résoudre ce problème. Je crois que nous devrions avoir une discussion avec eux. Nous suggérons à vos lecteurs de nous contacter par e-mail ou bien de contacter Atenzia Records. Jerry : Tant qu’à faire, parlez-en aussi à vos disquaires. Étant donné qu’ils passent des commandes pour d’autres disques, ils peuvent le faire pour le nôtre ! En tout cas merci de nous avoir prévenus, nous allons agir en conséquence. A part Thomas qui fait partie d’Andromeda, êtes-vous impliqués dans des side-projects ? Jerry : Pour ma part, je ne ressens pas le besoin d’aller voir ailleurs, ces garçons sont les musiciens les plus talentueux que je connaisse ! (rires – NdDan : c’est le moment que choisit Jerry pour nous faire, à l’image de Chouchou, son coming-out) Herman : Ça y est ! Monsieur Sahlin sort son grand jeu. Il dit ça parce qu’il veut nous faire des câlins (rires)! Jerry : C’est vrai ! Je veux te faire des câlins ce soir, Ola !(rires) Ola : Non, stop ! Tu m’as déjà fait des câlins la nuit dernière. Je ne mérite pas la double peine (rires)! Thomas : Exact ! A moi ! Je veux ma dose de câlins, Jerry ! (Encore un fou rire collectif) Comment vous situez-vous par rapport à la scène metal suédoise ? Pourriez-vous vous-mêmes définir votre style ? Nous nous y sommes essayés, mais avec bien peu de réussite ! Certains vous classent comme étant un groupe de progressif, d’autres comme un groupe de pop progressive… Jerry : Je ne nous considère pas comme un groupe de metal. Herman : Atenzia nous catégorise comme un groupe de hard pop, mais je ne crois pas que ce terme nous convienne complètement. Il est vrai que beaucoup de gens ont du mal à donner un nom bien précis à notre style, mais j’avoue qu’il est assez intéressant de brouiller les pistes. Je dirai que nous faisons de la A.C.T. music ! (NdDan : Herman, merci d’en repasser une couche. Ce n’était déjà pas évident mais là, c’est encore pire !) Quels étaient vos buts lors de la création du groupe ? Jerry : En 1994, quand nous avons monté le groupe, nous voulions faire du rock progressif à tendance symphonique. De là, nous avons un peu évolué. Quels sont les groupes de progressif que vous appréciez en ce moment ? Ola : UK… Jerry : Vous voyez, on vit dans le passé ! (rires) Ola, le monsieur a dit « en ce moment » ! Ola : Bon, euh… UK ? (NdDan : encore un fou rire collectif, on ne les compte plus. Le jeu du lecteur : comptez le nombre de fous rires pendant l’interview ! Attention, certains sont cachés et difficiles à voir !) Peter Asp (enfin sorti de son long sommeil) : Nous n’écoutons plus trop de progressif. Au début, nous étions intoxiqués par Dream Theater, UK et Rush. Mais aujourd’hui nous écoutons d’autres choses. Thomas : En tant que batteur, je suis accro à Fates Warning et à Rush. Mais je préfère leurs vieux disques. Comment expliquez-vous que la scène metal suédoise produise tellement de groupes ? Ola : Je pense que cela perpétue une lignée de groupes à succès, qui ont émergé avec ABBA, puis perduré par la suite avec Roxette etc. Ces groupes ont su s’exporter, ce qui explique peut-être le fait que les groupes suédois continuent à maintenir un niveau qualitatif non négligeable. Les labels sont du coup intéressés a priori et en général, ils réfléchissent à deux fois lorsqu’ils ont affaire à un groupe suédois, surtout s’il s’agit d’un groupe de rock progressif ou de heavy. Ce style est très vendeur en Suède, en Allemagne et également au Japon. Nous avions posé cette question à Tom Englund et Henrik Danhage d’Evergrey. Pour eux, c’est tout simplement une question de détermination. Qu’en pensez vous ? Herman : Ce facteur est à prendre en compte. Il faut savoir que depuis huit ans que nous jouons ensemble, nous n’avons jamais douté une seule fois. Il est clair que ça a une part importante dans notre parcours. Nous avons toujours eu foi en ce que nous faisions. La clé est là ! Vous jouez une musique qui peut paraître complexe, dans une époque où les groupes composent des tubes avec deux riffs. N’avez-vous jamais été tentés de composer de telles chansons et de faire des vidéos où vous seriez entourés de jeunes créatures. Ce serait pour vous une bonne manière de vendre des wagons de CD, jusqu’à ce que vous n’y fassiez plus attention du moment que vous avez les filles ? (NdDan : nous vous le donnons en mille : rires) Ola : Je vais te donner la réponse la plus simple et la plus prévisible : cela ne nous intéresse pas. Pourquoi ? Parce que nous voulons jouer, et nous voulons jouer ce que nous écrivons, pas ce que nous serions supposés jouer si nous étions un de ces groupes. Jerry : Nous ne jouons pas de la musique complexe pour qu’on dise de nous que nous jouons une musique complexe. Nous jouons ce que nous aimons, c’est tout. Ola : Il faut aussi regarder les choses en face : ces groupes qui vendent des tonnes et des tonnes de CD ont une durée de vie qui n’excède pas quatre ans. Herman : Nous aurions pu être l’un de ces groupes, vu que nous avons tous un physique plutôt agréable (rires). Notre label nous a d’ailleurs proposé de sortir un de nos titres en single. Pas de problème ! Qu’ils enlèvent un des refrains, ça donne une chanson de trois minutes et là, logiquement, les filles vont rappliquer ! (rires) Y a-t-il un passage de Last Epic dont vous soyez particulièrement fiers ? Herman : “Ted’s Ballad“ est certainement une chanson à part. J’ai voulu faire de ce titre quelque chose de “vulnérable“, avec beaucoup d’emphase et d’émotion, et je pense y être parvenu. Je suis content parce que j’ai pu écrire quelques textes, ce que chose que je n’avais pas fait sur les albums précédents. Ola : Pour ma part, je dirais que la production de cet album m’a entièrement satisfait. L’approche était celle que nous souhaitions. Thomas : Bien entendu, je suis content de mon travail sur cet album. Mais j’irai plus loin en disant que j’ai produit un jeu qui n’est pas trop complexe et qui remplit bien l’espace. Dans cette idée, “Wake Up“ est mon titre favori. J’aime bien le groove qui court dans ce morceau. Peter : J’ai enfin trouvé un son de basse qui me satisfait pleinement. Par ailleurs, si je devais choisir un seul titre, je dirai certainement “Wailings From A Building“. La ligne de basse est vraiment excellente. Jerry : UK ! (rires) Je suis très content de toutes les chansons de ce disque, mais je vois où vous vous désirez en venir, petits malins ! Vous voulez que je choisisse un titre parmi tous ceux de l’album… Je regrette, c’est impossible (rires). Plus sérieusement, je suis plus que satisfait du soin accordé par chacun d’entre nous aux arrangements ainsi qu’à la production. Nous avons fait un grand pas en avant avec Last Epic. Le mot de la fin ? Qu’avez-vous envie de dire à nos lecteurs ? Herman (en français dans le texte) : Je voudrais une bière, s’il vous plaît ! Jerry : Nous connaissons quelques mots en français : balcon, trottoir, parapluie, garde-robe, baguette. Plus sérieusement, nous remercions vos lecteurs pour leur soutien. Si vous avez aimé nos albums, écoutez notre dernier disque, vous ne serez pas déçus, je vous le promets ! Herman : Rendez-vous lors de notre prochaine tournée en France, et cette fois-ci ce sera en tête d’affiche ! Propos recueillis par Dan Tordjman & Florian Gonfreville site web : http://www.actworld.nu retour au sommaire |