ENTRETIEN : ALAN SIMON | |
Origine : France Style : fresque progressive Formé en : 1979 | Véritable conteur contemporain, le troubadour classe excelsior du folk rock français ne cesse de justifier ses talents de compositeur d’album en album toujours plus superbes et enchanteurs. Avec beaucoup d’humour et sûrement beaucoup de fatigue du à un travail inlassable sur ces productions, qu’elles soient live ou studio, Alan Simon a trouvé le temps de répondre à Progressia, histoire de réparer la faute de n’avoir jamais invité cet artiste émérite dans nos pages. L’erreur est réparée, et commment !
Progressia : Petite description avant de rentrer dans le vif du sujet ? Alan Simon : Il était une fois… euh non, c’est pas ça… Bon, allons droit au but… Certains des lecteurs se souviennent peut-être de l’album concept Excalibur – La Légende des Celtes (1999). D’autres connaissent éventuellement Gaia (2003), un disque sur lequel se cotoyait le groupe Midnight Oil, divers membres du Fleetwood Mac, The Moody Blues, Supertramp, etc., ou plus récemment Excalibur II – L’Anneau des Celtes (2007) avec Alan Parsons, Jon Anderson du groupe Yes, etc. Ou alors vos lecteurs ont sûrement eu l’occasion de découvrir cette année l’opéra rock Anne de Bretagne avec Ange, Les Holroyd de BJH, Fairport Convention, Cecile Corbel et tant d’autres. Comme il est fort présomptueux et délicat de devoir se présenter soi-même, j’invite celles et ceux qui ne connaissent aucun de mes ouvrages à jeter une oreille et un oeil sur mon site web.
Comment justifies-tu ta présence dans nos colonnes ? J’imagine que c’est lié à mes colaborations avec divers légendes assimilées rock prog. Je me méfie toutefois des jeux de tiroirs musicaux. Rock progressif, folk rock, folk symphonique, world music, chansons, new age, j’ai eu droit à toutes les étiquettes, ça n’a donc aucune importance dans le fond ! Ce qui importe, c’est que ces musiques ouvrent de nouveaux horizons, de nouvelles contrées sans compromis ni castration de l’esprit ! Je ne choisi jamais mes collaborations en fonction de leur style mais en fonction de leur force et de leur passion.
Ton travail se révêle dans sa forme très proche de celui du compositeur néerlandais Arjen Lucassen, chef du projet Ayreon. Connais-tu son oeuvre ? Pas très bien pour être honnete. J’ai entendu deux titres chez un ami il y a six mois. Le problème, c’est qu’il y avait un boucan terrifiant car l’ami en question voulait a tout prix accompagné le disque avec sa basse (rires)? Je prêterai une oreille plus attentive, promis !
Tu aimes offrir à ton public une pléthore d’invités prestigieux issus du monde du rock, de la pop ou de la chanson, comme énuméré plus tôt. Comment parviens-tu à les convaincre ? Ah ça c’est un secret ! La drogue peut-être ou alors toutes ces filles sublimes ? (rires) Sérieusement, je ne sais que te répondre si ce n’est la qualité, j’espère. Il faut demander aux interessés. Ce n’est sûrement pas le pognon vu mon compte en banque !
Ta discographie plus que fournie pourrait effrayer le lecteur néophyte. Quels sont les disques incontournables de ton auguste carrière ? La trilogie Excalibur, dont l’album III – L’Odyssée des Celtes est en préparation, Gaia qui parle de notre planète ou Anne de Bretagne.
Tes deux derniers opéras rock ont bénéficié de comptes rendus plutôt élogieux sur Progressia. Les as-tu lus et, si oui, es-tu d’accord avec les analyses proposées ? Oui je les ai lus et j’en ai été très fier car je sais que ces chroniques sont honnêtes, sans trafic d’influences faisant suite à un juteux échange commercial : alors MERCI!
Anne de Bretagne s’avère être un album fascinant et laisse l’auditeur pantois devant cet ensemble cohérent et maîtrisé. Combien de temps t’a pris une telle aventure musicale et humaine entre l’idée en germe et les premières prestations scéniques ? Comme chacun de mes albums, cela représente environ deux ans d’écriture jusqu’à sa mise en scène. Cela semble assez classique comme schéma, mais il s’agit dans mon cas de deux années très intensives où le repos nocturne n’existe quasiment pas et où les studios et les aéroports sont devenus ma première maison !
Des personnalités fortes et des voix uniques comme celles de Christian Décamps (Ange) ou Gabriel Yacoub (Malicorne) ajoutent une plus-value non négligeable à tes productions. Y-a-t-il encore des voix que tu rêverez d’inclure à tes compositions ? Bien sûr, mais je n’en fais pas une collection de trophées. Je cherche des personnes qui me stimulent et qui me nourissent.Il m’arrive parfois d »étre humainement déçu par ces rencontres alors je garde le souvenir d’albums cultes qui m’ont tant fait révés jadis.
Comment se sont déroulées les prestations en public d’Anne de Bretagne ? On imagine qu’il ne fut pas aisé de reproduire sur scène une telle épopée. L’ensemble des chanteurs présents sur le disque ont-ils participé à l’aventure ? Le premier soir ressemblait à une répétition généale car nous avons souffert du timing imposé par nos divers plannings, ainsi que des impératifs du château des Ducs de Bretagne qui restait ouvert le jour pour la visite du public. Le deuxième soir fut toutefois magique ! J’ai hâte de partager à nouveau cette folle épopée au côté de cette joyeuse bande de flibustiers !
Peux-tu nous parler de la sortie du DVD issu de ce spectacle prévu pour Noël ? Correction : pour la saint Patrick, donc à la mi mars! le DVD sera somptueux. Avec Marco Canepa, un ingenieur du son italien, nous avons beaucoup trravaillé le son du live. L’image esten outre sublime grace à une équipe de fous furieux présente lors de ces deux soirées suréalistes. Nous étions cent vingt sur une scéne géante accoudée au château mise en lumière par Rock Ségovia.
Et comment se passent les préparatifs pour votre tournée du printemps 2010 ? Je prépare en fait une grande tournée pour Excalibur qui se déroulera en Allemagne du 02 au 26 Janvier 2010. Nous avons joué les albums relatifs au projet devant dix-sept milles personnes au château de Kaltenberg, trois semaines après avoir monté Anne de Bretagne à Nantes, qui reviendra en outre à nouveau en juin 2010 à Rennes voire éventuellement à Paris.
Il faut souligner les magnifiques illustrations de pochette de ce dernier double album. Connaissais-tu l’illustrateur Phil Umbdenstock grâce à son travail notamment avec Ange ? Son travail avec Ange m’avait effectivement faciné. Ce gars a produit un boulot monstrueux pour Anne de Bretagne en l’espace d’un mois avec une mise en couleur réalisée par son fils. Phil est quelqu’un de précieux, bourré de talent, avec un coeur gros comme ça ! Ce qui ne gâche rien ! Propos recueillis par Christophe Gigon Photos de Sabine Kuissner et Thierry Joigny site web : Alan Simon retour au sommaire |