Riverside + Pure Reason Revolution + Jolly
29/05/2010
Z7 Konzertfabrik - Pratteln
Par Christophe Gigon
Photos: Claude Wacker
Site du groupe : http://www.riverside.art.pl
Une affiche alléchante à l’allure de mini-festival pour cette tournée commune de trois formations qui cherchent à développer une identité musicale forte. Si les Américains de Jolly se plaisent à proposer une sorte de pop symphonique d’excellent calibre, les Anglais de Pure Reason Revolution inventent avec audace la mixture « techno-prog » ultime, tandis que les Polonais de Riverside prouvent leur assise certaine dans le Panthéon du rock progressif contemporain. Trois nationalités, pour trois concerts néanmoins bien différents.
La formation californienne du label helvète Galileo Records a publié l’an passé un premier disque, malicieusement intitulé 46 Minutes, 12 Seconds of Music, qui a su convaincre une majorité des critiques spécialisés. A juste titre, cette production fraîche, puissante et aux atmosphères travaillées, offre un compromis plus que valable entre la puissance d’autres formations d’outre-Atlantique telles que Dredg, Creed ou autres Filter, et le raffinement progressif hérité de la culture européenne. Las, tout ce qui faisait l’originalité de ce jeune groupe en studio semble bien s’être évanoui sur scène dans un fatra sonore « bruitiste » et parfois pataud. Un comble ! La faute à une expérience trop pauvre des concerts, puisque Jolly n’avait encore jamais eu de véritables occasions de se produire devant un public avant cette décevante prestation. Ne jetons pas toutefois le bébé avec l’eau du bain. Des musiciens capables d’un si bel album inaugural ne peuvent que progresser !
Aux antipodes de cette démonstration peu convaincante, les Britanniques de Pure Reason Revolution ont tout simplement ébloui un public qui aurait eu bien tort de se soustraire aux expérimentations electro issues de leur seconde production, Amor Vincit Omnia. Un album qui avait pour le moins ébranlé l’an dernier les convaincus du bien plus évident The Dark Third paru en 2006. Sur scène, non seulement l’ahurissant travail de production est parfaitement restitué mais les harmonies vocales, que se partagent les trois leaders du projet, se voient également honorées. Outre son allure très middle class anglaise, la formation au nom adapté de l’œuvre majeure du philosophe allemand Emmanuel Kant (Critique de la raison pure) représente peut-être ce que le rock progressif contemporain peut offrir de plus étonnant en live, loin devant les shows-cliché de Dream Theater et compagnie. Difficile de fouler les planches après une telle déflagration !
Pourtant, les Polonais de Riverside, habitués de la scène du Z7 qu’ils auront foulée presque chaque année depuis la parution de leur troisième album Rapid Eye Movement, semblent admirablement rodés. Le son, parfait, achève de donner son blanc-seing de professionnalisme à ce groupe qui aura bien vite gravi les échelons et acquis une reconnaissance méritée dans le Landernau progressif, à l’instar de Porcupine Tree. La setlist pioche allègrement dans les quatre œuvres parues entre 2004 et 2009. Voilà de très grands musiciens, doublés d’un sens inné de la composition, qui cloueront au sol les amateurs de metal planant, technique et pourtant si mélodique.
Après cette représentation de trois entités défendant chacune à leur manière les couleurs ô combien riches et variées de la musique progressive, on ne peut que saluer la pertinence et l’existence de ce genre de manifestations, équivalents musicaux d’un menu de choix dans un relais gastronomique.
La formation californienne du label helvète Galileo Records a publié l’an passé un premier disque, malicieusement intitulé 46 Minutes, 12 Seconds of Music, qui a su convaincre une majorité des critiques spécialisés. A juste titre, cette production fraîche, puissante et aux atmosphères travaillées, offre un compromis plus que valable entre la puissance d’autres formations d’outre-Atlantique telles que Dredg, Creed ou autres Filter, et le raffinement progressif hérité de la culture européenne. Las, tout ce qui faisait l’originalité de ce jeune groupe en studio semble bien s’être évanoui sur scène dans un fatra sonore « bruitiste » et parfois pataud. Un comble ! La faute à une expérience trop pauvre des concerts, puisque Jolly n’avait encore jamais eu de véritables occasions de se produire devant un public avant cette décevante prestation. Ne jetons pas toutefois le bébé avec l’eau du bain. Des musiciens capables d’un si bel album inaugural ne peuvent que progresser !
Aux antipodes de cette démonstration peu convaincante, les Britanniques de Pure Reason Revolution ont tout simplement ébloui un public qui aurait eu bien tort de se soustraire aux expérimentations electro issues de leur seconde production, Amor Vincit Omnia. Un album qui avait pour le moins ébranlé l’an dernier les convaincus du bien plus évident The Dark Third paru en 2006. Sur scène, non seulement l’ahurissant travail de production est parfaitement restitué mais les harmonies vocales, que se partagent les trois leaders du projet, se voient également honorées. Outre son allure très middle class anglaise, la formation au nom adapté de l’œuvre majeure du philosophe allemand Emmanuel Kant (Critique de la raison pure) représente peut-être ce que le rock progressif contemporain peut offrir de plus étonnant en live, loin devant les shows-cliché de Dream Theater et compagnie. Difficile de fouler les planches après une telle déflagration !
Pourtant, les Polonais de Riverside, habitués de la scène du Z7 qu’ils auront foulée presque chaque année depuis la parution de leur troisième album Rapid Eye Movement, semblent admirablement rodés. Le son, parfait, achève de donner son blanc-seing de professionnalisme à ce groupe qui aura bien vite gravi les échelons et acquis une reconnaissance méritée dans le Landernau progressif, à l’instar de Porcupine Tree. La setlist pioche allègrement dans les quatre œuvres parues entre 2004 et 2009. Voilà de très grands musiciens, doublés d’un sens inné de la composition, qui cloueront au sol les amateurs de metal planant, technique et pourtant si mélodique.
Après cette représentation de trois entités défendant chacune à leur manière les couleurs ô combien riches et variées de la musique progressive, on ne peut que saluer la pertinence et l’existence de ce genre de manifestations, équivalents musicaux d’un menu de choix dans un relais gastronomique.