Peter Hammill
12/02/2010
El Lokal - Zürich
Par Christophe Gigon
Photos: Claude Wacker
Site du groupe : http://www.sofasound.com/
Peter Hammill a pris l’habitude de mettre sur pied de petites tournées en solitaire, durant lesquelles il investit absolument seul les lieux, une guitare et un piano pour toutes béquilles. Idéal pour enfin voir l’artiste « faire le show » sans artifice aucun. Foin d’écrans, de jeux de lumière ou de discussions oiseuses (à la U2) avec le public. Place à la folie, l’improvisation, les erreurs, le style et la classe. Du pur Hammill, quoi.
Peter Hammill connaît bien la sympathique salle de Zürich, puisqu’il avait déjà fréquentée en novembre 2004, pour une soirée d’anthologie. Il était alors accompagné de son violoniste Stuart Gordon. Six ans plus tard, seul le Thin Man donne son tour de chant, devant un public respectueux mais passablement déconcerté par la teneur de ce concert bien trop court et conclu par un bref et unique rappel.
C’est un Peter Hammill bien amaigri et sur lequel le poids des ans commence à faire son œuvre qui descend les escaliers descendant du premier étage (le restaurant) au rez-de-chaussée, qui fait office de bar et de « coin-concert ». Une bouteille de vin rouge (on espère pour lui qu’il ne s’agit pas d’un « nectar » suisse allemand !) dans une main et quelques feuillets de papier dans l’autre, l’homme à qui Peter Gabriel ou Fish doivent (presque) tout s’assied tranquillement devant un piano électrique loué par le propriétaire des lieux. Il signale d’emblée qu’il se trouve particulièrement heureux de jouer sur cet antique clavier mythique, un Yamaha.
L’artiste débute un set de quatre-vingt-dix minutes plein d’une folie douce, d’erreurs et d’errances, de moments de grâce et d’émotion brute. L’ancien chanteur de Van der Graaf Generator prend en effet un malin plaisir à brouiller les pistes. Il déstructure, ralentit, coupe et syncope ses mélodies les plus évidentes. Ainsi, même les titres les plus connus ne sont même plus reconnaissables. On distingue cependant quelques emprunts à son dernier album, Thin Air, paru l’an passé.
Aucun titre de Van der Graaf Generator, pourtant reformé depuis peu, n’est à l’honneur. Inutile de préciser que la voix du bonhomme, toujours épatante et si personnelle, à défaut d’être absolument juste, convaincra bien vite les plus sceptiques. Comme l’écrivait un collègue journaliste récemment, l’organe vocal de ce troubadour des temps modernes s’étend allégrement « du baryton au fausset » ! On ne saurait mieux dire !
C’est donc à un spectacle déroutant que l’autre « fou chantant » convie son maigre public, sur les rives de la Limmat. On ne saurait lui reprocher un manque d’audace ou un pilotage automatique dû à la routine. Peter Hammill choisit les morceaux qu’il va interpréter au fur à mesure de sa prestation, en compulsant avec un flegme bien britannique des tapuscrits épars qui ont bien failli se voir noyés plus d’une fois sous le vin.
On est loin, très loin, des entreprises à l’américaine auxquelles nous ont habitués les Pink Floyd, Genesis ou autres David Bowie, et il faut bien admettre que ce don décousu et aride n’a pas su captiver l’auditoire sur la longueur. Il est néanmoins rassurant de constater qu’à plus de soixante ans, Peter Hammill ne peut concevoir l’art autrement que par une mise en danger permanente et totale. Rien que pour cela, il aura toujours de l’avance sur ses suiveurs.
Peter Hammill connaît bien la sympathique salle de Zürich, puisqu’il avait déjà fréquentée en novembre 2004, pour une soirée d’anthologie. Il était alors accompagné de son violoniste Stuart Gordon. Six ans plus tard, seul le Thin Man donne son tour de chant, devant un public respectueux mais passablement déconcerté par la teneur de ce concert bien trop court et conclu par un bref et unique rappel.
C’est un Peter Hammill bien amaigri et sur lequel le poids des ans commence à faire son œuvre qui descend les escaliers descendant du premier étage (le restaurant) au rez-de-chaussée, qui fait office de bar et de « coin-concert ». Une bouteille de vin rouge (on espère pour lui qu’il ne s’agit pas d’un « nectar » suisse allemand !) dans une main et quelques feuillets de papier dans l’autre, l’homme à qui Peter Gabriel ou Fish doivent (presque) tout s’assied tranquillement devant un piano électrique loué par le propriétaire des lieux. Il signale d’emblée qu’il se trouve particulièrement heureux de jouer sur cet antique clavier mythique, un Yamaha.
L’artiste débute un set de quatre-vingt-dix minutes plein d’une folie douce, d’erreurs et d’errances, de moments de grâce et d’émotion brute. L’ancien chanteur de Van der Graaf Generator prend en effet un malin plaisir à brouiller les pistes. Il déstructure, ralentit, coupe et syncope ses mélodies les plus évidentes. Ainsi, même les titres les plus connus ne sont même plus reconnaissables. On distingue cependant quelques emprunts à son dernier album, Thin Air, paru l’an passé.
Aucun titre de Van der Graaf Generator, pourtant reformé depuis peu, n’est à l’honneur. Inutile de préciser que la voix du bonhomme, toujours épatante et si personnelle, à défaut d’être absolument juste, convaincra bien vite les plus sceptiques. Comme l’écrivait un collègue journaliste récemment, l’organe vocal de ce troubadour des temps modernes s’étend allégrement « du baryton au fausset » ! On ne saurait mieux dire !
C’est donc à un spectacle déroutant que l’autre « fou chantant » convie son maigre public, sur les rives de la Limmat. On ne saurait lui reprocher un manque d’audace ou un pilotage automatique dû à la routine. Peter Hammill choisit les morceaux qu’il va interpréter au fur à mesure de sa prestation, en compulsant avec un flegme bien britannique des tapuscrits épars qui ont bien failli se voir noyés plus d’une fois sous le vin.
On est loin, très loin, des entreprises à l’américaine auxquelles nous ont habitués les Pink Floyd, Genesis ou autres David Bowie, et il faut bien admettre que ce don décousu et aride n’a pas su captiver l’auditoire sur la longueur. Il est néanmoins rassurant de constater qu’à plus de soixante ans, Peter Hammill ne peut concevoir l’art autrement que par une mise en danger permanente et totale. Rien que pour cela, il aura toujours de l’avance sur ses suiveurs.