Hadouk Trio
05/07/2010
Le Triton - Les Lilas
Par Florent Simon
Photos: Fabrice Journo
Site du groupe : http://www.hadouktrio.com
Setlist :
Lomsha - Dididi - Dragon de lune - Baldamore - Yillah - Doudou solo - Tricotin - Hang around me - Hang2Hang - Train bleu - Friday the 13th - Babbalanja - Soft landing - Aerozen - Barca solaris
Parmi les artistes présents cette année au festival des musiques progressives Les Tritonales, le groupe le plus marginal était bien Hadouk Trio. La formation de l’ex-Gong Didier Malherbe, associé à Loy Ehrlich et Steve Shehan, propose un world-jazz loin des codes progressifs, si ce n’est par son aspect ethnique et ses atmosphères descriptives.
Avec des morceaux atmosphériques tournant en moyenne autour des dix minutes, le trio international (Steve Shehan est américain) invite à l’évasion. Il n’y a qu’à voir la scène remplie d’instruments aussi divers qu’exotiques. Leur musique basée sur le jazz se voit ainsi enrichie de couleurs émanant de pays lointains. Didier Malherbe distille son souffle dans des instruments à vent venus d’ailleurs (doudouks, khen, flûte, etc.), tandis que Loy Ehrlich alterne claviers et instruments à cordes (hajouj, gumbass, kora, etc.) et que Steve Shehan frappe sur des percussions atypiques (Hang, djembe, dhaf, etc.).
Le groupe est actif depuis maintenant quinze ans et a publié à ce jour sept albums, couronnés par une Victoire de la meilleure formation jazz en 2007. Le concert est ainsi composé des classiques que sont « Dragon de lune » ou « Baldamore », mais également de nouveaux titres tels que « Tricotin » ou « Soft Landing », ce dernier portant à merveille son nom, interprété juste avant les rappels et basé sur un rythme à deux vitesses. Un invité est également prévu sur deux morceaux, en la personne d’Eric Löhrer à la guitare électrique, qui avec son timbre clair amplifié confère une dualité traditionnel / moderne saisissante.
Loy Ehrlich démontre une sensibilité jazz avec un son de Fender Rhodes, remplissant par deux fois le rôle de contrebasse à la main gauche sur son clavier — la présence d’un tel instrument aurait pu asseoir la rythmique et permettre aux instruments à cordes une plus grande liberté d’exécution. Steve Shehan sort pour l’occasion les balais en paille et Didier Malherbe fait sonner le cuivre de son saxophone soprano avec énergie, dans un Triton plein à ras bord.
C’est un concert indubitablement dominé par ces mélanges sonores venus des différents confins de l’Afrique. Il suffit de fermer les yeux pour contempler les paysages. Les musiciens sont détendus, Didier Malherbe s’arrange pour faire rire le public entre deux morceaux, reprenant « La bohème » au doudouk après avoir présenté à l’audience cet objet musical arménien. Un des intérêts du groupe réside d’ailleurs dans sa capacité à fournir une musique unifiée par ses instruments, sans tomber dans la démonstration : les musiciens exploitent leurs capacités techniques, pourtant réelles, avec parcimonie.
Les réfractaires aux musiques du monde pourraient regretter le manque de décollages instrumentaux plus poussés ou l’intégration de sons plus modernes. De plus, l’écart entre les concerts et les disques est perceptible, ces derniers s’avérant plus audacieux. Sur scène, la prise de risque se révèle plus contrôlée et huilée par la complicité de longue date unissant les musiciens. La formation réussit néanmoins l’exploit de charmer son auditoire. Hadouk Trio poursuit en live, comme en studio avec le récent Air Hadouk, à distribuer des bouffées d’oxygène.
Avec des morceaux atmosphériques tournant en moyenne autour des dix minutes, le trio international (Steve Shehan est américain) invite à l’évasion. Il n’y a qu’à voir la scène remplie d’instruments aussi divers qu’exotiques. Leur musique basée sur le jazz se voit ainsi enrichie de couleurs émanant de pays lointains. Didier Malherbe distille son souffle dans des instruments à vent venus d’ailleurs (doudouks, khen, flûte, etc.), tandis que Loy Ehrlich alterne claviers et instruments à cordes (hajouj, gumbass, kora, etc.) et que Steve Shehan frappe sur des percussions atypiques (Hang, djembe, dhaf, etc.).
Le groupe est actif depuis maintenant quinze ans et a publié à ce jour sept albums, couronnés par une Victoire de la meilleure formation jazz en 2007. Le concert est ainsi composé des classiques que sont « Dragon de lune » ou « Baldamore », mais également de nouveaux titres tels que « Tricotin » ou « Soft Landing », ce dernier portant à merveille son nom, interprété juste avant les rappels et basé sur un rythme à deux vitesses. Un invité est également prévu sur deux morceaux, en la personne d’Eric Löhrer à la guitare électrique, qui avec son timbre clair amplifié confère une dualité traditionnel / moderne saisissante.
Loy Ehrlich démontre une sensibilité jazz avec un son de Fender Rhodes, remplissant par deux fois le rôle de contrebasse à la main gauche sur son clavier — la présence d’un tel instrument aurait pu asseoir la rythmique et permettre aux instruments à cordes une plus grande liberté d’exécution. Steve Shehan sort pour l’occasion les balais en paille et Didier Malherbe fait sonner le cuivre de son saxophone soprano avec énergie, dans un Triton plein à ras bord.
C’est un concert indubitablement dominé par ces mélanges sonores venus des différents confins de l’Afrique. Il suffit de fermer les yeux pour contempler les paysages. Les musiciens sont détendus, Didier Malherbe s’arrange pour faire rire le public entre deux morceaux, reprenant « La bohème » au doudouk après avoir présenté à l’audience cet objet musical arménien. Un des intérêts du groupe réside d’ailleurs dans sa capacité à fournir une musique unifiée par ses instruments, sans tomber dans la démonstration : les musiciens exploitent leurs capacités techniques, pourtant réelles, avec parcimonie.
Les réfractaires aux musiques du monde pourraient regretter le manque de décollages instrumentaux plus poussés ou l’intégration de sons plus modernes. De plus, l’écart entre les concerts et les disques est perceptible, ces derniers s’avérant plus audacieux. Sur scène, la prise de risque se révèle plus contrôlée et huilée par la complicité de longue date unissant les musiciens. La formation réussit néanmoins l’exploit de charmer son auditoire. Hadouk Trio poursuit en live, comme en studio avec le récent Air Hadouk, à distribuer des bouffées d’oxygène.