Melissa Auf der Maur
13/05/2010
Flèche d'Or - Paris
Par Dan Tordjman
Photos:
Site du groupe : http://xmadmx.com
Le rendez-vous avait été pris avec Melissa Auf der Maur lors de notre entretien avec la Canadienne. Les deux parties ont tenu parole et se sont retrouvées dans le vingtième arrondissement parisien pour une soirée musique et cinéma, avec la projection d’Out of Our Minds, court métrage écrit et co-produit par l’artiste elle-même.
C’est un public assez hétéroclite qui se tasse à l’entrée de la Flèche d’Or, entre métalleux « classiques » affublés de t-shirts Sonata Arctica, fans d’Indochine et personnages tout en mode, frange, etc. Toybloid, formation parisienne composée aux trois quarts de personnel féminin, se charge de réveiller l’audience avec une pop rock anglaise vitaminée, similaire aux Plasticines et, cerise sur ce gâteau indigeste, un superbe chant en anglais interprété avec le plus bel accent de Molière. Les meubles – ou ce qui y ressemble – sont toutefois « sauvés » par une reprise intéressante de « Harder, Better, Faster, Stronger » de Daft Punk. Mené par la nièce de Nicola Sirkis d’Indochine, Toybloid doit en partie son salut à Pierre, le batteur, auteur d’une prestation carrée et énergique. Les amateurs apprécieront.
Pendant les préparatifs techniques sur scène et l’installation de l’écran sur lequel sera projeté le film Out of Our Minds, une jeune fille imbibée invective le public sans retenue. Ce numéro durera jusqu’au début de la diffusion du court métrage, lorsqu’elle est sortie, manu militari, par l’un des vigiles. Un bien triste spectacle en ouverture d’un film qui, s’il ne contient aucun dialogue, propose une imagerie collant parfaitement au concept imaginé par Melissa Auf der Maur. Quelques trente minutes plus tard, l’artiste arrive sur scène et démarre avec une vraie leçon de charisme sur « Lightning Is My Girl ». Dès les premières secondes, la Flèche d’Or est littéralement captivée par l’ancienne bassiste de Hole et des Smashing Pumpkins. Avec une setlist équilibrée entre Auf der Maur et Out of Our Minds, l’auditoire semble conquis et répond comme un seul homme aux appels – dans un français impeccable – de la blonde cendrée, entre des titre tels que « Lead Horse » et « Isis Speaks » qui s’avèrent d’incontestables réussites sur scène.
De son nuage, la Flèche d’Or n’a manifestement pas envie d’en descendre, transportée par la personnalité de la maîtresse des lieux d’un soir. « Out of Our Minds » et « Meet Me on the Dark Side » achèvent de convaincre que ce dernier album est décidément taillé pour le spectacle live. Et quand Melissa est à la limite de la transe au moment d’entamer « Followed the Waves », on se rappelle que la nord-américaine avait avoué être une personnalité progressive et psychédélique. C’est désormais confirmé ! En bonne reine de gala, Melissa Auf der Maur revient interpréter « Real a Lie », salue une dernière fois ses invités… avant de venir à leur rencontre. Fait rare, tout autant que cette artiste qui échappe aux griffes du temps.